Revoilà le printemps électoral

Le beau temps électoral est là, campagne ou précampagne, qu’importe ! Beau temps parce pour certains l’argent coule à flots mais disons-le, tout de suite, les bénéficiaires ne sont pas logés à la même enseigne, il y a ceux qui deviennent plusieurs fois millionnaires en ariary, bien sûr, tandis que d’autres reçoivent tout juste de quoi faire une petite libation,  mais il y en a pour tout le monde. Les cadeaux abondent tels les tee-shirts tout neufs aux couleurs vives, sans parler des parasols pour les marchands de rue, des cuvettes ou des lampes solaires etc..  Tout le monde a droit à ces spectacles   ces cortèges de véhicules  avec de jolies filles qui se trémoussent dessus  aux rythmes de musique bien « mafana ». Caravanes bien contentes des nids de poule de la chaussée parce que en ralentissant elles laissent le temps aux passants de bien les voir.

Passons en revue les principales bénéficiaires. D’abord, des  candidats  peuvent être qualifiés d’intrus, mais nantis d’une certaine notoriété, d’importants partis  font appel à eux pour les représenter en prenant en charge tout ou partie des frais de campagne, il va de soi, qu’en cas de victoire, l’allégeance totale du candidat vainqueur est requise. L’énorme somme en question sera-t-elle consacrée à la campagne ?  Le doute est permis mais en tout cas les tractations et les transactions se font à l’insu des curieux. Puis, le bataillon de « partisans » du candidat, Ils sont légion avec comme mission de donner le plus de visibilité au candidat, les artistes au premier rang avec de gros cachets à la clé mais c’est suivant leur renom, les grandes vedettes  censées attirer du monde en sont friands, puis viennent les préposés pour coller les affiches ou d’autres besognes, les choisis ont intérêt à avoir des gros bras, toujours utiles en cas d’altercation avec ceux d’en face.

Enfin, une élection est d’abord une question d’affluence de personnes dites acquises  à la cause du candidat. Tout le monde le sait que quand on harangue ce n’est pas devant une foule clairsemée et tout ce beau monde en transes lors des concert-meetings, est là moyennant des billets, modiques peut-être, mais assez pour mettre du beurre dans les épinards dirait-on ailleurs. Ce descriptif peut vous sembler être exagéré, mais détrompez- vous,  même les très sérieux  observateurs de la société civile affirment que les élections sont hélas  maintenant à Madagascar synonymes de distribution d’argent ou de cadeau. Voilà où on en est de notre démocratie.

M.Ranarivao