On avait pressenti qu’Israël allait organiser une riposte foudroyante après la mort des douze adolescents druzes bombardés par un missile du Hezbollah sur un terrain de football du Golan. Le ton employé par Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense ne laissait aucun doute sur la force des actions qui seraient menées. Elles ont été meurtrières et ont, comme d’habitude, visé des chefs ennemis de l’État hébreu. Nul ne sait quelles vont être les conséquences de ces opérations qui risquent d’embraser la région.
Risque réel d’escalade au Proche-Orient
Les raids aériens qui ont eu lieu ont tué le n°1 du Hamas ayant assisté à Téhéran à la prestation de serment du nouveau président iranien et l’un des chefs Hezbollah libanais les plus prestigieux à Beyrouth. Les condamnations de l’Iran, du président palestinien Abou Habbas, de l’émir du Qatar, de la Syrie, de l’Irak, de la Turquie et de la Russie ont été instantanés. Ces derniers mettent en garde contre un embrasement de la région. Le ressentiment iranien est palpable car Ismaël Hanyeh était l’hôte de son gouvernement et les officiels de Téhéran ont affirmé que cet assassinat ne resterait pas sans réponse. Ils ont bien sûr pointé du doigt l’État hébreu qui, comme d’habitude, n’a pas confirmé son implication dans cette opération. Le responsable palestinien était le chef du bureau politique du Hamas et vivait en exil au Qatar. Il faisait partie de l’équipe menant les négociations pour l’instauration d’une trêve avec les Israéliens. Néanmoins, il était dans le viseur des faucons de Tel Aviv depuis le 7 octobre. Ces derniers lui reprochaient le ton jubilatoire de ses déclarations après l’attaque terroriste. Cette élimination est à placer dans le contexte de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. Le conflit ne semble pas avoir de fin et c’est peut-être l’escalade que sont en train de choisir les membres du cabinet de Benyamin Netanyahou.
Patrice RABE