
Il s’agit d’une prise en main de l’assainissement et de l’hygiène par les communautés du Sud-Est de la Grande île.
Les régions Atsimo-Atsinanana et Vatovavy Fitovinany ont un faible accès à l’assainissement de base, avec des taux respectifs de l’ordre de 24.9% et de 35%. Quant au problème de défécation à l’air libre, le taux est plus élevé atteignant 84,8% surtout pour cette seconde région. En outre, seulement entre 4.1% et 5,7% de la population d’Atsimo-Atsinanana et de Vatovavy Fitovinany disposent d’un système de lavage de mains avec de l’eau et du savon. Face à cette situation, le SAF/FJKM, le département en charge du développement au sein de l’église de Jésus Christ de Madagascar (FJKM) met en œuvre un projet intitulé MADAMADIO avec l’appui financier de l’UNICEF. Il s’agit d’un projet de prise en main de l’assainissement et de l’hygiène par les communautés du Sud-Est de la Grande île, et ce, sur une période de douze mois. L’objectif consiste à améliorer le bien-être et la santé de 380 000 personnes, dont 190 000 femmes dans ces deux régions du grand Sud de Madagascar, grâce à un accès accru aux services WASH.
Importance des services WASH. Les retombées de ce projet sont positives et palpables étant donné qu’il y a eu un changement considérable du mode de vie de la population, pour ne citer que celles résidant dans les communes rurales de Vohimanitra et Saharefo, très reculées dans le district de Manakara. Ce sont des communes d’intervention du projet mené par le SAF/FJKM. « Plus de 70% de la population de Vohimanitra ne pratiquent plus la défécation à l’air libre, grâce au projet MADAMADIO », a témoigné Botoson Jean Benoît, le maire de la commune. Quant à Saharefo, « près de 800 latrines de base ont été construites par la population elle-même avec l’appui du projet, si l’on n’a pu recenser que 50 latrines auparavant. La sensibilisation des bénéficiaires a été difficile, mais ils sont finalement convaincus de l’importance des services WASH en matière de développement », a annoncé Rodard Rafalimanana, le maire de la commune. L’objectif a ainsi été atteint à plus de 90%. Cette collectivité entend également pérenniser les acquis du projet. Même l’Ampanjaka, Modeste Razafindravalo confirme qu’il y a eu un changement notable du comportement de la population étant donné que l’application des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement a eu des impacts positifs sur son niveau de vie. Le nom du projet MADAMADIO devient ainsi un label de développement dans ses zones d’intervention.
Gouvernance locale. Il est à noter que les communautés dans ces communes de Vohimanitra et de Saharefo sont motivées à construire des latrines et des bacs à ordures, et ce, de leur plein gré en vue d’assainir leurs villages. D’autres communes en dehors des zones d’intervention du projet, comme la commune de Mahabako, ont dupliqué ce label de développement en procédant à l’assainissement de tous les villages avec l’implication de la population locale. Il faut savoir que le projet MADAMADIO appuie également la mise en place d’une gouvernance locale, outre l’amélioration des conditions d’accès aux services WASH.
Navalona R.