
La sécurité, la santé et l’éducation de la gent féminine au cœur des préoccupations pour mettre à l’abri toutes les générations qui suivront.
« Ny sipa tsy maintsy mi-roule fa ny kibo no tsy asiana olona ». C’est le genre de slogan qu’arborent des étudiantes en première année à l’université publique. Et cela signifie : les filles doivent multiplier les aventures mais faire attention de ne pas se faire engrosser. Et « ne pas se faire engrosser » ne signifie nullement se protéger. En effet, l’avortement ne fait désormais plus peur aux jeunes filles. Les jeunes se croient invulnérables, il est d’autant plus difficile d’attirer leur attention sur les risques de stérilité, d’infection sexuellement transmissible (IST), de fistule obstétricale ou encore de VIH. Parler de sexualité aux jeunes est une nécessité, il faudrait prendre en compte l’environnement créé par Facebook et par les médias, notamment les clips. De même, l’environnement actuel prédispose les jeunes filles à des réalités qui nuisent aux femmes : la violence basée sur le genre (VBG) et la méconnaissance de l’importance des centres de santé de base de niveau II (CSBII). D’une part les VBG, les violences physiques, sexuelles, économiques, le harcèlement sexuel et l’exploitation sexuelle sont des faits pour la plupart difficiles à éradiquer en raison du silence des victimes. Un silence qui s’accompagne d’une incapacité à riposter. A cela s’ajoute des défauts de la sensibilisation et le manque d’information et de structure pour l’appui aux victimes. D’autre part, les méthodes en vigueur pour optimiser la grosse (consultation prénatale), la santé de la mère et de l’enfant que ce soit en milieu rural ou urbain, ne parviennent pas aux personnes auxquelles elles sont destinées, principalement en raison des failles dans la communication. D’autre part, les enquêtes de l’Institut National de la Statistique (INSTAT) de 2012 à 2013 mettent en exergue l’inconvénient de la distance entre les CSB II et les habitations.
Victime de certaines traditions. L’idéal serait une société priorisant l’éducation, cultivant ainsi l’ambition des jeunes gens, notamment des filles pour qu’elles s’adonnent tardivement à l’activité sexuelle, repoussant ainsi le mariage précoce. Mais même si les jeunes s’appliquaient dans leurs contraceptions, il reste que le mariage précoce fait partie des mœurs de la société malgache, tant en ville qu’à la campagne, mais avec davantage d’emprise dans le milieu rural en raison de l’importance des leaders traditionnels (Olobe, Tangalamena). Il faudrait également intervenir au niveau de la mentalité de dédain que l’homme associe à la femme et au fait que parler de sexualité soit tabou. Les problèmes liés à la jeune fille et la femme tournent généralement autour de déficit de la communication. L’organisation catholique pour la planification familiale dénommée « éducation à la vie et à l’amour » (EVA) met l’accent sur l’omniprésence, intégrant la sensibilisation en tant que matière à enseigner dans les écoles catholiques. EVA aura montré que les moyens doivent être multipliés pour aider les jeunes à avoir un esprit de discernement face à leur environnement.
Niry Ravoninahidraibe