
le circuit illicite de l’exportation des ressources minières.
L’Etat est attendu à faire un bond s’il compte réellement miser sur le développement du secteur extractif et sur nos ressources minières pour constituer un levier au développement du pays. Notamment, à l’instar de la situation des permis miniers. Le moratoire sur les nouveaux permis miniers demeure toujours en attendant l’adoption d’un nouveau code encore en gestation. Toutefois, le renouvellement des permis miniers est fortement sollicité par les sociétés qui recherchent et exploitent des périmètres miniers. Mais sur ce sujet, le gouvernement reste de marbre. Selon un opérateur du secteur, plus de 600 demandes de renouvellement de permis miniers attendent actuellement l’approbation de l’Exécutif. Des opérations minières risquent d’ici peu de se plonger dans l’illégalité si l’Etat traîne dans sa décision et des activités de recherche minière, qui emploient les jeunes techniciens du pays, risquent d’être mises en veilleuse. Le statu quo sur le renouvellement des permis miniers peut également impacter les recettes de l’Etat sur les activités minières. Les redevances et ristournes minières sont liées au permis et l’État peut voir ses gains réduire si le statu quo persiste. À cet effet, d’importants manques à gagner peuvent très vite ressurgir dans la caisse publique si les exploitations de plusieurs sociétés minières sont dans l’obligation de suspendre leurs activités légales à défaut de permis. Et dans ce cas, une voie royale est ouverte pour les exploitations illicites et la corruption dans le secteur.
Volonté réelle. Sur d’autres volets, le gouvernement entame un pas de course. Le projet de constitution d’une réserve nationale d’or en vue de la stratégie d’intégration de l’or dans les réserves de changes de la banque centrale prend forme après son adoption au conseil des ministres du 27 avril dernier. Le développement d’une filière d’exportation formelle de l’or sera donc la prochaine étape que le gouvernement devra franchir pour parvenir à la réalisation effective de la constitution de la réserve nationale d’or. Elle est cruciale. Car cette formalisation démontre la volonté réelle du gouvernement à mettre fin au trafic illicite de ces métaux précieux dans le pays. Les potentialités aurifères du pays sont reconnues, mais la gabegie qui y règne actuellement ne fait vivre que les trafiquants pour faire perdre à la caisse publique des mannes financières conséquentes, nécessaires à son économie déjà laminée par la pandémie et la crise ukrainienne. Plus de 10 tonnes d’or par an sortent de nos ports et aéroports sur le marché noir. La formalisation de la filière exportation or sera donc la meilleure option pour la valorisation de ces ressources. Mais elle devrait être accompagnée par des batteries de mesures rigoureuses et professionnelles.
Rija R.