
L’association des banques et des institutions financières d’une part, et les opérateurs du secteur de l’argent mobile, de l’autre, peut contribuer à l’essor de l’inclusion financière.
« Exploiter la technologie pour promouvoir l’inclusion financière ». Telle est l’intitulé d’une étude de la Banque Mondiale sur le système bancaire à Madagascar. Une étude qui fait état de la faible bancarisation de la population malgache et qui suggère des solutions à ce problème. « Les niveaux de pénétration des banques à Madagascar sont parmi les plus bas d’Afrique. Accroître l’accès au système financier pour les 41 % de la population actuellement non bancarisées leur permettra de conserver et d’envoyer de l’argent de manière plus sûre à l’avenir. Il ouvrira également des opportunités d’accès au crédit pour démarrer ou développer une activité pour ceux qui auparavant, n’étaient pas en mesure d’accéder à ce type de service financier ».
Expansion rapide
L’argent mobile figure parmi les secteurs qui favorisent l’inclusion financière. « Les données Findex récemment publiées, montrent que le pourcentage d’adultes ayant un compte auprès d’une institution financière ou d’un service d’argent mobile à Madagascar a doublé au cours des trois dernières années (de 9% en 2014 à 18% en 2017) mais c’est encore bien en dessous de la moyenne de l’ASS de 43%. Une expansion rapide de l’argent mobile offre des possibilités d’accroître l’inclusion financière. La croissance du secteur est facilitée par un nouveau règlement sur la monnaie électronique, qui permet aux institutions financières autres que les banques d’émettre de la monnaie électronique ». Sur ce point d’ailleurs, on a assisté ces dernières années à la profusion d’accords entre opérateurs mobiles et institution de microfinance pour favoriser l’inclusion financière. « Les partenariats numériques entre le segment de marché en croissance des institutions de microfinance et les opérateurs d’argent mobile seront une opportunité pour augmenter la portée des opérateurs de réseaux mobiles », confirme la Banque Mondiale dans son étude.
Rôle prépondérant
En tout cas, la banque mobile est appelée à jouer un rôle prépondérant dans l’inclusion financière. La nouvelle stratégie nationale pour l’inclusion financière prévoit justement ce changement des services financiers à travers l’utilisation de la technologie mobile. La publication de la Banque Mondiale cite le cas de Tantely, une enseignante de 28 ans qui travaille à Tsihombe, dans le sud profond de Madagascar. « Chaque mois, Tantely est obligée de voyager pendant deux jours pour récupérer son salaire. En conséquence, elle ne peut pas remplir son obligation d’enseigner à l’école locale, doit dépenser de l’argent pour le transport et se tourne vers sa mère pour obtenir des services de garde durant son absence, réduisant ainsi le temps de la famille consacré à des activités agricoles. La banque mobile est sur le point de changer cela. Grâce à une nouvelle initiative pilote, Tantely recevra bientôt son salaire grâce à son téléphone portable, lui permettant de passer plus de temps en classe et d’être disponible pour participer à des activités productives ». Et Tantely n’est pas seule. En dépit d’être l’un des pays les plus pauvres du monde, l’utilisation de l’argent mobile a augmenté de façon spectaculaire à Madagascar – une augmentation de près de cinq fois en trois ans seulement – mais à partir d’une base très faible.
Recuellis par R.Edmond