Sénat – Proposition de loi électorale : Vers une meilleure représentation hommes-femmes

Face aux constats récurrents de déséquilibres de représentation entre les hommes et les femmes au niveau des différentes institutions, le Sénat monte au créneau. À l’initiative de son président, le général Richard Ravalomanana, une nouvelle proposition de loi est en gestation. Celle-ci entend aligner le système électoral malgache aux recommandations issues des grandes réunions internationales sur la parité. « Il a été convenu lors de ces rencontres qu’il faut trouver des solutions à l’inégalité dans le nombre d’élus hommes et femmes. J’ai été parmi ceux qui avaient soutenu cette idée en proposant que ce soit les partis politiques qui soient tenus de respecter cette parité lors de la présentation de leurs candidats », a-t-il déclaré lors de sa prise de parole. Ainsi, pour les élections de type liste comme celles des maires, des députés ou des sénateurs, le texte prévoit que les premières positions doivent alterner entre hommes et femmes. Une mesure qui se veut incitative mais structurante pour garantir une meilleure inclusion des femmes dans les sphères de décision.

Stricte égalité

Ce n’est pas la première fois qu’un tel projet de loi est envisagé. Richard Ravalomanana a rappelé que l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, avait également proposé une réforme similaire. Cependant, sa version imposait une stricte égalité numérique entre élus hommes et femmes, ce qui avait conduit à son rejet par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Cette dernière avait estimé que cela portait atteinte aux libertés individuelles. La proposition actuelle, selon le président du Sénat, contourne cet écueil en s’attaquant non pas au choix du peuple mais à l’organisation des listes électorales. « Ici, il ne s’agit pas d’imposer aux électeurs leur choix, mais de contraindre les partis à présenter des listes respectant une alternance de genre. C’est comme pour le casier judiciaire : on exige un casier vierge pour être éligible, sans que cela n’entrave la liberté des candidatures », a-t-il expliqué. La balle est désormais dans le camp des sénateurs, qui devront trancher sur cette initiative à fort potentiel de transformation pour la démocratie malgache.

Julien R.