Jean-Eric Rakotoarisoa a reçu hier l’Ambassadeur Représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), avant de présider aujourd’hui l’audience relative au règlement intérieur amendé de la Chambre haute.
Après l’avoir recalée en partie le 21 janvier 2021, la HCC va se prononcer ce jour sur la version corrigée de la copie du nouveau Sénat qui a été transmise à Ambohidahy le 05 février dernier à la HCC. Cette dernière a effectivement jugé que « le nombre des collaborateurs des membres du bureau permanent et ceux des sénateurs, devrait tenir compte de la situation actuelle des capacités budgétaires de l’Etat ». Et de faire remarquer d’ailleurs dans sa Décision que « la diminution du nombre des sénateurs a été justifiée par un souci d’austérité et de préservation des deniers publics ». Ce que le nouveau Sénat semble avoir oublié en pensant peut-être que moins il y a de dénominateur, plus il y a de « seza » à distribuer puisque la révision à la baisse du budget 2021 du Sénat n’est pas proportionnelle à la diminution de l’effectif des sénateurs qui est passé de 63 dans la législature sortante à 18 dans la mandature entrante.
Emplois fictifs. En somme (au propre comme au figuré), le budget 2021 du Sénat aurait dû être divisé par 3,5 par rapport à celui de 2020. Ce qui n’est pas exactement le cas. D’où cette propension de la nouvelle Chambre haute à gonfler le nombre des Conseillers et Attachés parlementaires. Ce qui a amené la HCC à rappeler « la préoccupation que tous les responsables des Institutions de l’État doivent avoir à l’endroit de la gestion des deniers publics ». Ce qui n’a pas toujours été le cas, notamment au niveau des deux Chambres du Parlement où il y avait de fortes suspicions d’emplois fictifs depuis plusieurs législatures. Le stratagème consistait, sous les précédentes législatures, à faire nommer des collaborateurs fantômes, notamment des non-permanents, afin d’empocher leurs indemnités ou du moins, de se les partager « fifty-fifty », de commun accord entre celui qui fait nommer et celui ou celle qui est nommé(e).
Contrôle d’opportunités. Par ailleurs, l’existence de plusieurs postes à pourvoir favorise la tentation de placer des copains et des coquins pour ne pas dire des copines et des coquines. Sans forcément tenir compte des compétences des uns et des aptitudes des autres. La HCC ne peut toutefois faire un contrôle d’opportunité par rapport à ces suspicions d’emplois fictifs qui ne sont pas sans rappeler l’affaire de l’épouse de François Fillon en France qui a pesé lourd dans la course à l’Elysée.
R.O