Malgré le fait qu’une demande de levée de son immunité parlementaire vient d’être déposée au Sénat, on ne sait jusqu’à présent de quoi l’initiateur de la « ville morte » est exactement inculpé.
Le procureur Général près de la Cour d’appel d’Antananarivo Jacques Randrianasolo a laissé entendre hier que la procédure de levée de l’immunité parlementaire du sénateur Lylison René de Rolland est en cours. Une demande y afférente vient d’être adressée au bureau permanent du Sénat qui s’y pencherait d’après nos sources dès aujourd’hui. A ce propos, l’article 73 de la Constitution prévoit qu’aucun sénateur ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation du Sénat, sauf en cas de flagrant délit. A en croire donc cette demande de levée de l’immunité parlementaire de l’élu du Mapar, il n’y a pas eu flagrant délit. Ses collègues sénateurs seront donc appelés à se prononcer par vote sur cette demande. Vote qui ne serait pas favorable au sénateur Lylison René de Rolland vu la majorité écrasante dont dispose le pouvoir à Anosikely. Jusqu’à hier dans la matinée, le président du Sénat Honoré Rakotomanana n’a su de quoi l’élu de la province de Mahajanga est inculpé. Interrogé par les journalistes sur cette affaire en marge de la cérémonie du lancement officiel du mois de la Langue Malagasy à Tsimbazaza, il a affirmé que le Sénat n’est pas encore officiellement saisi d’une quelconque demande de levée de l’immunité parlementaire du sénateur concerné. « Nous ne savons même pas de quoi le sénateur Lylison est inculpé. », a déclaré Honoré Rakotomanana.
Refuge. En attendant l’issue de la demande de levée de son immunité, on s’interroge où se trouve actuellement le sénateur Lylison René de Rolland qui serait en cavale après avoir annoncé son projet « Ville morte ». Au début, on a véhiculé qu’il a mis le cap sur Mahajanga après avoir annoncé son projet « ville morte ». Le sénateur Lylison n’était pas présent à Andohanimandroseza lors de la perquisition de son domicile. Avant-hier, certaines sources d’information ont laissé entendre que l’ancien patron de la FIS aurait trouvé refuge dans une ambassade à Antananarivo. Et pas plus tard qu’hier, on lisait dans les réseaux sociaux facebook que le sénateur se cacherait dans un camp militaire de la Capitale. Par contre, une source bien informée a permis de savoir que le sénateur Lylison René de Rolland aurait été localisé il y a trois jours passés à Toamasina. Les services de renseignement du régime ont donné cette piste. Ce qui aurait expliqué les rumeurs sur l’éventuelle perquisition du domicile de l’ancien premier ministre Jean Omer Beriziky dans la capitale des Betsimisaraka. Ladite perquisition n’a pas eu lieu finalement.
Fin de l’épisode ? Si l’affaire Lylison ne cesse de connaître des rebondissements depuis la perquisition de son domicile à Andohanimandroseza, on a l’impression qu’on assiste déjà à la fin de l’épisode quant aux deux autres personnes dont les domiciles ont été perquisitionnés, à savoir l’opérateur économique Mamy Ravatomanga et le propriétaire du restaurant « Le Rossini », Franck Legrand. En tout cas, le « feuilleton Lylison » semble loin d’être clos. Nos sources indiquent que cet élu sera coûte que coûte arrêté et jeté en prison pour avoir lancé à l’endroit des intellectuels et des « raiamandreny » du pays un appel à la prise de responsabilité face à ce qu’endurent les Malgaches dans leur quotidien. Un appel qui a été relayé hier par les différents syndicats (voir article par ailleurs) qui ont uni leurs forces pour faire bloc devant ce qu’ils qualifient d’injustice.
R.Eugène
