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Sillon du passé : L’assimilation et la « valeur coloniale » à Madagascar (1901-1950)

Madagascar, comme tant d’autres territoires colonisés, a subi l’impérialisme colonial complet puisqu’il cumule toutes les formes de domination politique, économique et culturelle. D’ailleurs, le but principal de la colonisation est d’influencer la culture occidentale dans un pays où les forêts sont denses.

Une « mission civilisatrice » doit être accomplie ! Puisque le développement dans les colonies est conçu selon le modèle de la métropole, des institutions ont dû être implantées partout dans l’île. Alors, les Français construisent quatorze écoles régionales dans la Grande île pour former les élites voire des auxiliaires.

Pour les autochtones, l’école constitue un moyen d’évasion pour fuir la misère de la campagne, mais aussi pour être reconnu aux yeux des colons. Les parents sont, en effet, conscients du fait qu’ignorer l’école laisserait les enfants sous le joug de leur domination. Ils espèrent ainsi voir l’un des leurs travailler hors du village d’autant plus que la condition indigène ne cesse de se dégrader par le renforcement de la contrainte coloniale. Les étudiants des écoles régionales se sont forgé une identité. Des futures élites, c’est ce qu’ils sont !

Des auxiliaires civilisés. À part la connaissance qu’ils ont acquise, les étudiants des écoles régionales changent leurs comportements ainsi que leurs manières de vivre. Pour la société, ils incarnent la modernité. Ils deviennent des modèles ! Leur réussite incite certains à les imiter. Selon l’historien Ny Rina Raharimalala, « le rapport du directeur de l’école régionale d’Ambositra sur le fonctionnement de la section agricole, plus précisément sur l’élevage en 1938, en est une preuve. Dans son témoignage, le responsable de l’établissement mentionne qu’en voyant les soins convenables que les élèves de la section agricole donnent aux animaux domestiques de l’école, les cultivateurs voisins sont incités à faire pareil pour avoir plus de rendements ».

La tradition persiste. Le système de mérite appliqué des écoles régionales a permis une ascension des élites issues d’une famille modeste à partir des années 1930.

L’école est une institution fondatrice d’une nation, rend l’homme digne de son être, mais provoque la dissension sociale si le système fonctionne au profit de certains groupes.

La scolarisation des enfants princiers recèle l’influence culturelle. Pourtant, dans les salles de classe, l’inégalité est fortement ressentie. Les princes, les princesses sont très respectés par les « élèves ordinaires ». D’après l’historien Gabin Tsilavinjara, dans la partie Nord-ouest de la Grande île, l’éducation revêt une autre figure, car la population de la région est ultra-conservatrice. « Pendant la récréation, les princes Sakalava ne jouent pas avec les descendants des Makoa », a-t-il confirmé.

Recueillis par Iss Heridiny

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