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dimanche, mai 19, 2024
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Sillon du passé : Les élites malgaches et leur mauvais héritage

Les nationalistes malgaches sont- ils des lâches ?

Mars est un mois consacré à la commémoration des « nationalistes » qui ont fait couler leur sueur et leur sang pour la patrie. Les « martyrs » de la nation malgache dit-on. Une nation avec un petit « n » puisque jusqu’à présent ses citoyens plongent dans une hypocrisie sociale. Cela est dû à l’incompréhension de l’histoire. Pourtant, un peuple qui ne comprend pas son histoire est comme un arbre sans racine.

Les soi-disant « mahery fo », braves. Les nationalistes malgaches ont manifesté d’une façon ou d’une autre leur aspiration à l’indépendance depuis le début de la période coloniale. Mais l’expression de ces aspirations revêt de nouvelles formes selon les périodes et les régions. Si à la fin du XIXe siècle, les revendications étaient plus brutales et sévères, le XXe siècle était une période durant laquelle les élites malgaches ont changé leur stratégie, une « revendication pacifique », ou plutôt une collaboration avec les colonisateurs ? Une question posée à plusieurs reprises par des étudiants perspicaces lors des conférences-débats dans les universités. En effet, le contexte de la Deuxième Guerre mondiale a favorisé l’émergence d’une nouvelle catégorie d’élites malgaches. Leur aspiration à exercer le droit s’est inscrite dans une logique de négociations avec le colonisateur. Leur objectif était d’obtenir le pouvoir de gérer les affaires de leur pays à travers les réformes progressives du système colonial. Ces logiques ont été également dénoncées comme étant une trahison et combattues par certaines intellectuelles de nos jours. Être comme eux…. comme les colonisateurs. Ces nationalistes prônent la lutte révolutionnaire pour l’indépendance et leur initiative est non négligeable. Le renforcement de la coalition entre le colonisateur et les colonisés partisans de réformer le système colonial a abouti à deux situations majeures. La première est l’échec relatif des partisans de la lutte pour l’indépendance. La deuxième est la scission entre les élites des Hautes-Terres-Centrales en particulier celle de la capitale et les « élites côtières ». Ces derniers sont souvent des élites quasiment formées par la mère patrie. Ces personnages sont souvent contre l’indépendance immédiate de « peur que la bourgeoisie merina ne prenne le pouvoir et pille les richesses de la bourgeoisie côtière ». Quant aux élites tananariviennes, nostalgique du « Royaume de Madagascar », elles préfèrent éviter la collaboration avec les colonisateurs et veulent gouverner Madagascar. Toutefois, ces deux sortes d’élites ont un point commun, le complexe d’infériorité. Ce fait est franchement sans limite et l’état de domination politique et économique n’en est que la conséquence et non pas la cause comme certains esprits tenteraient de proclamer. C’est la caution des ex-colonisateurs que les élites malgaches recherchent, autant se ranger à la conclusion selon laquelle, la colonisation ne fut que des découvertes heureuses pour les gens qui avaient mal dans leur peau et doutaient de leur propre valeur.

Iss Heridiny

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