
Un dépistage de la malnutrition aiguë sera mené au niveau de fokontany des districts de Toliara 2, Ampanihy, Beloha, Ambovombe, Betioky et Tolagnaro. Des enfants de six mois à cinq ans seront ciblés par la campagne.
Les acteurs de la lutte contre la malnutrition estiment que « 120 000 enfants souffriront de la malnutrition aigüe dans le Sud de Madagascar » durant cette année 2020. Un communiqué émanant du Programme Alimentaire Mondial, se basant sur l’analyse de la vulnérabilité des districts du grand Sud à la sécurité alimentaire et la malnutrition aigüe (maigreur) évoque que parmi les 120 000 enfants, « 20 000 sont atteints de la forme sévère ». Les acteurs en question craignent « une détérioration importante de la situation nutritionnelle dans ces régions à partir de septembre 2020 si des actions ne sont pas prises immédiatement ». Une situation de détérioration dont les facteurs majeurs seraient « le manque d’accès à l’eau, les maladies, un accès limité aux aliments variés et de haute valeur nutritionnelle à prix abordables sur les marchés locaux et la mauvaise campagne agricole en raison de la faible pluviométrie ». Ces facteurs provoqueraient quant à eux « une augmentation de l’insécurité alimentaire, une insuffisance de la diversité alimentaire chez les femmes et les enfants et des pratiques hygiéniques inadéquates ». « Une forte prévalence des maladies diarrhéiques » serait également à craindre si l’on s’en tient toujours au communiqué émanant du PAM.
Data. Un dépistage de la malnutrition aiguë sera mené au niveau des fokontany des districts de Toliara II ; Beloha, Ambovombe, Betioky et Tolagnaro. Devant se faire concerner les enfants de six mois à cinq ans, le dépistage en question devrait « permettre de fournir des données complémentaires permettant d’analyser la situation nutritionnelle dans les districts d’Amboasary et de Bekily ». Ces derniers ne « figurant pas encore dans le résultat de l’IPC ou Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire et de la Malnutrition Aiguë actuel » selon le communiqué émanant du programme alimentaire mondial. Ce, dans l’objectif de mettre en place « une classification complète des huit districts du Sud » pouvant être disponibles pour les acteurs de nutrition, de sécurité alimentaire et de développement avant le mois de novembre 2020. Par ailleurs, « les intervenants en nutrition y compris Action Contre la Faim (ACF), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’UNICEF recommandent, pour faire face à la crise sanitaire actuelle et aux besoins humanitaires du sud de Madagascar, de maintenir une réponse d’urgence nutritionnelle afin d’éviter que la situation déjà fragile des populations se dégrade davantage ». La situation de malnutrition dans le Sud ne date pas d’hier tout comme les mesures d’urgence menées par les acteurs. La situation semblerait s’aggraver avec la crise liée à la Covid-19 actuel. Il serait peut-être temps de penser à des mesures de développement étant donné que l’urgence n’a rien pu résoudre depuis presque trente ans.
José Belalahy