
Plusieurs bailleurs potentiels de la Francophonie se sont empressés d’annoncer que leur soutien sera limité à la logistique, au protocolaire et au sécuritaire, ce qui exclut les infrastructures.
L’Observatoire de la vie publique (SeFaFi) a son mot à dire sur la tenue du Sommet de la Francophonie en novembre 2016 à Antananarivo. Cet observatoire n’y est pas allé par quatre chemins pour exiger « la transparence totale sur les dépenses y afférentes ainsi que la liste des retombées réelles et durables pour le plus grand nombre ». Il voudrait ainsi en savoir plus, pour chaque chambre d’hôtel ou logement construit, pour chaque hôpital réhabilité, pour chaque aéroport, pour chaque repas…SeFaFi estime, par ailleurs, que « seul un nombre restreint de bénéficiaires profitera de ce Sommet d’une semaine, les dirigeants peut-être mais surtout les affairistes en tout genre».
Coûts éventuels. Toujours d’après cet observatoire de la vie publique, les informations sur les coûts éventuels de la tenue du Sommet sont confuses et fragmentaires. Et de rappeler que la loi de finances 2016 lui alloue 20 milliards d’ariary. SeFaFi de faire la comparaison par rapport à cette somme, « si l’on se réfère aux frais de fonctionnement de la SAMVA, réputée nécessiter 400 millions d’ariary par mois, cela représente 4 ans de collectes des déchets de la ville d’Antananarivo ou d’après le ministre des Travaux Publics, deux fois le montant réservé à la réhabilitation de 32 km de rues de la Capitale ».
Budget. SeFaFi d’enfoncer le clou en soulignant qu’« à présent, il revient à l’Etat de démontrer qu’il a postulé pour ce Sommet en connaissance de cause. Il semble, en effet, que toute l’énergie de la Présidence y soit consacrée mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment de la population ou pour occulter ses problèmes quotidiens. Car ce n’est pas à quelques mois du Sommet que l’on va demander de l’aide parce que nous n’arrivons pas à boucler le budget. C’est une honte pour le pays ! Or, les dirigeants ne ratent aucune occasion pour mendier, et toujours mendier ».
Recueillis par Dominique R.