Le Premier ministre Jean Ravelonarivo à la tête d’une délégation est de retour au pays après un séjour bien rempli en France. Invité par son homologue français Manuel Valls, il a eu un programme chargé. Un programme qui n’a rien à envier à celui du président de la République Hery Rajaonarimampianina qui a effectué une visite officielle de ce pays au mois de septembre de l’année dernière. A la différence qu’il ne sera pas reçu par le président de la République française François Hollande et n’a pas ramené dans son album la photo historique et la chaleureuse poignée de main sur le perron de l’Elysée. Toujours est-il que la France lui a réservé un accueil aussi impressionnant qui témoigne de l’amitié et de l’excellence des relations franco-malgaches malgré la rupture des accords de coopération en 1972. L’accord cadre qui en a découlé est appelé, quarante trois ans après, à évoluer. C’est en tout cas le souhait transmis au chef du gouvernement français par le Premier ministre Ravelonarivo .
Soutien indéfectible
La réponse est positive. Pour marquer le soutien indéfectible de la France, une mission du Ministère français de la Justice sera programmé dans les meilleurs délais afin d’étudier la réforme judiciaire, inscrite dans l’Axe 1 du Programme National de Développement (PND), et pour laquelle le soutien technique et financier de la France est fortement sollicité, dans une perspective de relance urgente de l’AFETI (Agence Française d’Expertise Technique Internationale) à Madagascar. Une chose est sûre, la réforme judiciaire et pénitentiaire est grandement indispensable. L’Etat de droit est méconnaissable avec l’importance des infractions, des crimes et délits. Il faut le renforcer. La procédure judiciaire est à accélérer. La corruption est à supprimer. Il faut trouver des solutions appropriées à la surpopulation pénale. L’agence AFETI a cessé d’intervenir à Madagascar en 2009. Elle sera la bienvenue pour répondre aux besoins grandissants des pays émergents et en développement en matière de politiques publiques dans tous les secteurs, d’accompagnement des réformes, et de transfert de compétences et de formation. Le Premier ministre français a aussi affirmé le soutien du Gouvernement français pour l’organisation du Sommet de la Francophonie en 2016, notamment sur la mise en place des dispositifs de sécurité, de logistique et de protocole. Il a également remarqué le projet « électrification de l’Afrique », dont Madagascar est le premier signataire. Il s’agit d’un genre de plan Marshall de l’énergie pour l’Afrique. Le pari est ambitieux. Son coût est estimé à 250 milliards de dollars sur dix ans pour accompagner les projets. On mettra en place une agence qui sera pilotée par les africains eux-mêmes. Chaque sous-région décidera de la nature de l’énergie à produire. Mais pour le moment, le combat urgent est de mettre fin aux délestages de la Jirama en trouvant des solutions réalistes. Le déplacement du Premier ministre en France a remis les pendules à l’heure de la coopération avec la France, la plus importante des partenaires économiques du pays. Il n’aura pas été vain pour garantir le succès du sommet de la Francophonie en 2016.
Zo Rakotoseheno