Depuis la mise en œuvre, il y a dix ans, du Plan régional de surveillance des pêches (PRSP) dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien, la zone observe un renforcement significatif du contrôle et de la surveillance des pêches.
Le PRSP est un mécanisme mis en place afin de lutter contre la pêche illégale et de protéger au mieux les ressources halieutiques, sources de convoitises dans cette zone de l’Océan Indien. On parle, en effet, de profits se chiffrant à plusieurs centaines de millions de dollars par an, générés par la pêche illégale, montrant les enjeux que représente l’existence d’un mécanisme de lutte. Ce plan régional réunit huit Etats (Madagascar, Maurice, Seychelles, France/La Réunion et Comores) avec Kenya, Mozambique et Tanzanie, qui mettent en commun leurs savoir-faire, informations et moyens pour l’atteinte d’objectifs partagés, déjà prédéfinis. Ne se substituant pas aux activités nationales de surveillance, ce plan régional vient compléter les efforts consentis par chaque Etat membre pour lutter de manière plus efficace et plus ciblée contre la pêche illégale. En effet, les activités nationales de surveillance servent de contrepartie nationale (à hauteur d’environ 20%) à l’appui financier apporté par l’Union européenne qui finance ce dispositif à travers le programme SmartFish de la Commission de l’Océan Indien (COI).
48 missions régionales. Dans la pratique le PRSP mène diverses activités entrant dans le cadre de ses missions et couvrant la zone de coopération. Celle-ci, constituée des zones économiques exclusives (ZEE) des cinq Etats membres de la COI auxquels s’ajoutent les trois pays africains sus cités, s’est considérablement élargie en 10 ans, passant de 5,5 millions de km² à 6,4 millions de km². Le PRSP a ainsi permis de sécuriser des ressources d’importance capitale pour la sécurité alimentaire et l’économie de la zone. Ce, à travers des activités qui consistent principalement à organiser des missions régionales maritimes et aériennes (le programme dispose de trois navires et d’un avion pour assurer ces missions), ainsi que plusieurs autres activités, incluant notamment les volets informations et données opérationnelles ainsi que la coopération avec différentes entités, projets et organisations.
En 10 ans, 48 missions régionales conjointes de 1200 jours ont pu être menées : 468 navires contrôlés, ayant permis de relever 92 infractions et de procéder à 12 déroutements. Durant la 48e mission régionale en décembre 2016, menée dans les eaux malgaches, seychelloises et tanzaniennes, 27 bateaux ont été inspectés par la patrouille aérienne. Durant ces 10 années de mise en œuvre du plan régional, les outils de surveillance se sont développés et ont été complétés et modernisés : satellite, base de données web, données océanographiques et sur la piraterie, données provenant des armateurs privés.
Plan d’activités. Depuis hier, les représentants des huit Etats participants au PRSP tiennent une réunion à Madagascar en vue de définir les activités à mettre en œuvre d’ici à la fin de l’année 2017. Organisée par le programme SmartFish de la COI, cette réunion met l’accent sur le plan d’activités pour le restant de l’année. En font partie l’organisation de six missions de patrouille en mer couvrant la quasi-totalité de la zone de coopération et l’analyse des bénéfices économiques du PRSP. Il est, par ailleurs, prévu de procéder à la signature d’un protocole d’accord régional entre les Etats participants pour la mise en place d’un mécanisme régional d’information pêche à des fins de suivi, contrôle et surveillance (SCS).
Hanitra R.