
Un « gros poisson » tombe finalement dans le filet du Bureau Indépendant Anti-Corruption.
Si ce n’est pas un règlement de comptes, cela lui ressemble. Depuis samedi, une investigation sur une affaire de suspicion de détournement de subventions communales exceptionnelles est reouverte au Bianco (Bureau Indépendant Anti-Corruption). Une somme colossale de 396 millions d’Ariary est en jeu. Le détournement concerne une commune rurale de la province de Fianarantsoa. L’affaire remonte en 2014. Le Bianco a reçu des doléances fin 2015. Des éléments de l’Inspection Générale de l’Etat ont déjà effectué une descente au niveau de la commune concernée, mais le rapport de leur mission leur a valu des sanctions. L’affaire connaît un nouveau rebondissement depuis ce samedi au Bianco. Le maire de la commune rurale concernée a été auditionné ce samedi à Ambohibao. Nos sources indiquent que cet élu est actuellement placé en garde à vue pour nécessité d’enquête. Par ailleurs, deux convocations auraient été lancées contre une proche d’Iavoloha. La première aurait échoué. On attend jusqu’à présent si la proche d’Iavoloha va répondre à la seconde. Cette dernière est impliquée pour son intervention suspecte dans les passations des marchés qu’elle avait obtenus pour l’utilisation de ces subventions de 396 millions d’ariary. Après la descente de l’Inspection Générale de l’Etat sur place, on n’a constaté aucune réalisation après le déblocage des subventions en question.
Boîte de pandore. L’intervention n’a pas tardé. Samedi dernier, alors que l’audition du maire était en cours au Bianco, deux sénateurs HVM dont l’un est connu pour ses retournements de veste depuis le régime de Ravalomanana, étaient présents à Ambohibao. D’après nos sources, ces élus auraient exercé des pressions sur les enquêteurs du Bianco pour qu’ils mettent fin à leur investigation. Ce qui n’a pas été le cas. Jusqu’où pourrait-il aller le Bianco dans ce dossier qui implique une personnalité influente, voire intouchable, du régime HVM, dont le nom est également cité dans d’autres louches affaires de marchés publics au niveau des différents Institutions et ministères? Visiblement, cette affaire de détournement de subventions communales n’est pas une simple affaire de détournement de deniers publics. On y subodore un règlement de comptes qui touche la plus haute sphère du régime. Pour certains observateurs, c’est une boîte de pandore. La dame qui devait répondre à la convocation du Bianco risquerait gros. A suivre.
R.Eugène