D’après Ravalison Israël, la procédure légale n’a pas du tout été respectée en ce qui concerne cette affaire.
Le Syndicat des agents pénitentiaires haussent le ton par rapport à l’affaire Claudine Razaimamonjy. Au cours d’une conférence de presse organisée hier, les leaders ont annoncé que la loi a été bafouée depuis le début de cette affaire. Ravalison Israël, vice-président du Syndicat a expliqué la procédure légale. « Un prévenu doit systématiquement passer par la prison après l’annonce de son placement sous mandat de dépôt par les juges. C’est le médecin de la prison qui devrait décider de son évacuation sanitaire. Pour le cas de Claudine Razaimamonjy, cette procédure n’a pas été respectée », a-t-il soutenu. Et lui de rappeler au passage que « l’hôpital n’est pas une prison. Toutes les prisons disposent d’une infirmerie. Elle doit donc poursuivre son traitement médical à l’infirmerie d’Antanimora, car l’évacuation sanitaire ne peut pas durer indéfiniment ». En quelque sorte, le Syndicat des agents pénitentiaires exigent le transfert de la patronne de l’hôtel « A&C » à l’infirmerie de la prison. Continuant sur sa lancée, Ravalison Israël de déclarer que « la prison n’est pas réservée uniquement pour les pauvres. Tout le monde doit bénéficier d’un traitement égalitaire devant la loi ».
« Cas exceptionnel ». En effet, le Syndicat des agents pénitentiaires dénonce le fait que la Conseillère spéciale du président Hery Rajaonarimampianina puisse bénéficier d’un « traitement de faveur » ou d’un « cas exceptionnel » (c’est selon) pour sa réadmission à l’hôpital HJRA. « Les agents pénitentiaires qui assurent sa garde sont postés à l’extérieur de la chambre, devant la porte d’entrée et non pas à ses côtés. Par ailleurs, pour tout prévenu bénéficiant d’une évacuation sanitaire, les visites devraient être limitées et répertoriées. Ce qui n’est pas du tout le cas pour la pensionnaire de la chambre 126 du service Neuro-chirurgie de l’HJRA », a fait savoir le Secrétaire général du Syndicat, Hamoza. Avant de laisser entendre au passage que le premier responsable de l’Administration pénitentiaire, c’est-à-dire le Directeur général, aurait reçu un ordre venu « d’en haut lieu » pour faire en sorte que Claudine Razaimamonjy ne soit pas traitée comme une détenue durant son évacuation à l’hôpital. Il convient de noter que le Directeur général de l’Administration pénitentiaire ne décroche plus son téléphone depuis le jour où Claudine Razaimamonjy a quitté la Grande Ile pour une évacuation sanitaire à l’île Maurice.
Contrôle médicale. D’après les informations, les partisans de Claudine Razaimamonjy à Fianarantsoa prévoient de profiter du Forum économique organisé ce jour par la Région Haute Matsiatra pour manifester leur mécontentement contre l’incarcération de leur leader. Selon une source locale, mis à part les partisans du HVM dans les « Fokontany », 50 étudiants par département au niveau de l’Université d’Andrainjato vont également être mobilisés pour cette occasion. Hier, un haut responsable au niveau de l’hôpital HJRA a démenti l’information selon laquelle la patronne de l’hôtel « A&C » n’est plus à l’hôpital. Selon ses dires, « Claudine Razaimamonjy poursuit toujours son traitement médical au service Neuro-chirurgie, à la chambre 216 ». Ce responsable a aussi fait savoir qu’elle a passé un contrôle médical hier matin. Aucune information sur l’état de santé actuelle de la Conseillère spéciale du président de la République n’a toutefois été dévoilée. Quatre jours après son retour au pays, la chambre 216 de l’hôpital HJRA est toujours sous surveillance. L’entrée est strictement interdite aux journalistes. Pour l’heure, personne n’a pu vérifier si Claudine Razaimamonjy se trouve réellement ou non sur un lit d’hôpital. Les responsables devraient jouer la carte de la transparence, ne serait-ce que pour mettre fin aux polémiques.
Davis R