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samedi, avril 20, 2024
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Système scolaire public : « 80% des enseignants n’ont pas de diplôme adéquat », selon la Banque mondiale

Le niveau des résultats scolaires s’explique par le niveau académique des enseignants malgaches.

Le rapport économique 2022 de la Banque mondiale dresse un tableau sombre du système éducatif malgache. Selon cette institution, la baisse du niveau des résultats scolaires s’explique en partie par la sélection, le recrutement et la performance des enseignants des établissements publics.

Constats amers. C’est ce qui peut décrire la situation du système éducatif malgache selon le rapport de conjoncture économique 2022 dressé par la Banque mondiale. Notamment, en ce qui concerne la modalité de recrutement des enseignants auprès des établissements d’enseignement publics du pays. Selon une enquête téléphonique menée par cette institution auprès de 1 195 fonctionnaires, 624 enseignants et 206 directeurs d’écoles répartis dans 14 districts couvrant 8 régions : « les processus de recrutement et de promotion manquent de transparence dans le secteur de l’éducation publiqueUne majorité écrasante de répondants (83%) pense que le recrutement présente le plus grand risque de corruption », peut-on lire dans le rapport de la Banque mondiale. Le document enchaîne en avançant que « plus d’un tiers (36%) cite également le processus d’intégration des enseignants FRAM dans la filière de la fonction publique ». Ce, dans la mesure où « plus de 40% des enseignants fonctionnaires et plus de 65% des enseignants recrutés par la communauté n’ont pas participé à un processus de recrutement compétitif ». L’institution de Bretton Woods assène en rajoutant qu’il « n’y a pas de règles claires régissant le recrutement et la gestion des enseignants FRAM par les associations de parents d’élèves ou les communautés ». Ce qui aurait conduit à « l’embauche d’enseignants peu qualifiés, en particulier dans les zones rurales les plus reculées ». En effet, « les enseignants ont généralement de faiblesqualifications académiques, en particulier les enseignants au niveau communautaire, dans la mesure où 80% d’entre eux n’ont pas de diplôme adéquat », peut-on lire dans le rapport. Il n’y aurait pas d’examen encore moins de contrôle de qualité adéquats pendant tout le processus de recrutement des maîtres Fram si l’on se fie aux résultats de l’enquête.

Faibles. Outre les chiffres marquants, la note de conjoncture économique donne également un aperçu du niveau scolaire du pays. « 97% des élèves de 10 ans rencontrent des difficultés à lire et à comprendre un texte simple en français », peut-on lire dans le document. Il conviendrait de noter que la langue française est la langue d’enseignement dans la Grande île. « 7% seulement des élèves justifient les compétences numériques de base et les résultats aux tests standards de connaissance inférieurs à ceux de la plupart des pays de comparaison », poursuit la note. Avant de signaler que « le retard d’apprentissage à Madagascar est de 10% en plus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne et de 6,8% de celle des pays à faible revenu ».

Pistes. Faisant partie des facteurs qui influent de façon négative sur les performances des établissements scolaires et l’apprentissage des élèves à Madagascar, le système de recrutement peut être amélioré si l’on se fie à la Banque mondiale. Cette institution trouve prioritaire « d’établir un processus national de sélection fondé sur le mérite pour les candidats à l’enseignement dans la fonction publique… ». Ce, en établissant des procédures de recrutement transparentes et fondées sur le mérite. Notamment, « la publication systématique  des offres d’emploi via une plateforme en ligne, associée à des annonces dans les journaux et des alertes SMS pour les demandeurs d’emploi ou encore une large diffusion du processus de sélection dans les zones des écoles pour assurer un suivi communautaire et une surveillance du processus d’embauche ». Enfin, la Banque mondiale conclut en préconisant « un test de compétence qui peut être administré par une agence indépendante pour tous les types d’enseignants, qui peut aider à effectuer une présélection des candidats en établissant une note minimale pour attribuer des contrats aux enseignants entrant dans la fonction publique ».

José Belalahy

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1 COMMENTAIRE

  1. Avec une ministre de l’éducation et son double doctorat sans oublier le fils ainé du premier chef inscrit en Suisse dans une prestigieuse école supérieure avec 150 000 euros l’inscription ! Bonjour les EPP  » manapenitra  » et l’état lamentable des infrastructures universitaires !

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