
Le taux d’achèvement diffère d’un niveau scolaire à l’autre. Les régions et les contextes socio-économiques de ces dernières peuvent également y apporter leurs lots d’impacts.
Les données recueillies dans les résultats de l’enquête « Multiple Indicator Cluster Survey » (MICS), ou enquêtes par grappes à indicateurs multiples réalisées par l’Institut National de la Statistique en 2018 avec l’appui technique de l’Unicef, la Banque mondiale et l’USAID font état de la situation de l’achèvement scolaire à Madagascar. Lesdites données font savoir que le niveau primaire dispose d’un taux d’achèvement de 56% contre 26,3% pour le niveau secondaire premier cycle. Le second cycle du secondaire, ayant quant à lui un taux d’achèvement de 15,3%. Les explications données aux journalistes, lors d’une séance d’information sur les résultats de l’enquête MISC 2018 organisée à Antaninarenina le 9 juillet dernier, font savoir que « les élèves malgaches sont généralement susceptibles de compléter le niveau primaire ». Les mêmes explications notent également que le faible taux d’achèvement de 15,3% relatif au niveau secondaire second cycle correspondrait à « une forte incidence de décrochage ». « Il y a un faible niveau de rétention lorsque les élèves montent en âge et en classes », a-t-on indiqué.
Inégalités. Les résultats de l’enquête MISC 2018 démontrent également que les chiffres diffèrent d’une région à l’autre. La région Melaky détient le taux d’achèvement le plus faible, tous niveaux confondus. Avec un taux de 30% pour le niveau primaire, 11% pour le premier cycle du secondaire et 3% pour le second cycle du secondaire. La région Analamanga quant à elle dispose des plus forts taux avec 82% au primaire, 48% au premier cycle du secondaire et 31% pour le second cycle du secondaire. Diverses causes peuvent expliquer ce phénomène de décrochement. Outre les conditions socio-économiques de nombreux ménages malgaches, on pourrait également citer l’attrait des jeunes – encore en âge de poursuivre leurs études – pour le monde du travail et/ou de l’emploi. Une situation qui serait la suite logique des conditions socio-économiques en question. Le cas de Mbola (nom d’emprunt), témoigne de la situation. « J’ai dû quitter l’école lorsque j’étais en classe de septième (T5). Etant l’aîné , j’ai dû travailler depuis pour aider mes parents à subvenir aux besoins de ma famille », a lancé notre interlocuteur. Le cas de Mbola n’étant pas isolé, les initiatives visant l’amélioration du système éducatif, surtout du niveau scolaire des Malgaches, devraient prendre en compte la dimension socio-économique des ménages.
José Belalahy