Les secousses médiatiques qui apportent une certaine animation dans le climat politique ambiant sont tout à fait normales dans une démocratie en train de s’installer. La presse jne fait que jouer son rôle en dénonçant les abus d’un régime qui se croit tout permis. Néanmoins, le pouvoir qui est sous le feu des critiques fait le dos rond et préfère se livrer à des actions spectaculaires, mais de peu d’efficacité, pour détourner l’attention de l’opinion publique.
Tentatives d’intimidation contre des gêneurs
Les perquisitions opérées aux domiciles du sénateur Lylison et de l’opérateur économique Mamy Ravatomanga n’ont porté aucun fruit. Le premier a eu beau jeu de dénoncer le « deux poids, deux mesures » qui a cours en ce moment et le second a par avance dénoncé les rumeurs malveillantes colportées contre lui et faisant état de l’existence d’un mandat d’arrêt. Hier, le chef du gouvernement s’est senti obligé de se justifier contre ces gesticulations des forces de l’ordre. Il a évoqué le bon droit de l’Etat qui a pris des mesures contre les actes de déstabilisation. Mais ce que l’on voit jusqu’à présent, ce sont plutôt des tentatives d’intimidation contre des personnalités très médiatiques. Certains analystes affirment que le pouvoir est en train d’essayer de mettre sur la touche ceux qui lui font de l’ombre. Le bouillant sénateur est maintenant prévenu. Il ne peut plus essayer d’entraîner la population à manifester et par ricochet à provoquer des troubles. L’homme d’affaires très prospère qu’est Mamy Ravatomanga, est, lui, plutôt victime d’une fixation de certains membres de l’entourage du chef de l’Etat qui ont une dent contre lui. Ce dernier a beau affirmé qu’il n’est pas l’instigateur de coups tordus annoncés ici et là, ce n’est pour autant qu’on va le laisser tranquille. La population quant à elle, empêtrée dans ses problèmes de survie, reste peu perméable à tout ce jeu médiatique qui est en train d’avoir lieu. Cependant, bien qu’elle semble peu encline à écouter les propos véhéments de certains opposants, elle ne se prive pas de récriminer contre le régime. Elle a pris le parti pour le moment de ne pas le braver. Mais ce sont les prochaines élections qui lui permettront d’exprimer toute sa rancœur. Du moins, c’est ce qu’elle espère.
Patrice RABE