Des opérateurs économiques et des chercheurs regroupés au sein de l’ADID (Agence de Développement Inclusif et Durable), participent actuellement à la réunion de l’ASARECA qui se tient à Ouganda.
Il s’agit d’une organisation sous régionale pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique orientale et centrale, qui regroupe les systèmes nationaux de recherche agricole des 14 pays membres. A cette occasion, les expériences de Madagascar dans le cadre de la mise en place d’un Territoire Agricole Durable via l’application du référentiel « Sustainable Madagascar » ont été présentées aux pays membres de l’ASARECA. Cette organisation vise d’ailleurs à contribuer à l’augmentation de la productivité, de la commercialisation et de la compétitivité du secteur agricole en Afrique orientale et centrale en renforçant, catalysant et coordonnant la recherche agricole pour le développement dans la sous-région. « Nous, les opérateurs économiques et les chercheurs, nous engageons à améliorer d’une manière continue ce référentiel en vue d’atteindre un objectif commun qu’est le développement durable tout en luttant contre l’insécurité alimentaire », a expliqué Faly Rasamimanana, directeur général de Faly Export, un des participants à cet événement.
Usine de production d’engrais
Quant aux chercheurs malgaches participants, ils représentent notamment le centre de recherche FOFIFA, le groupe de recherche de la FJKM Ambohipo et l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques à l’université d’Antananarivo. « La collaboration entre les producteurs, les chercheurs et les opérateurs s’avère indispensable pour pouvoir transformer réellement le secteur agricole. Force est de reconnaître que les résultats de recherche réalisés par les scientifiques sont tout simplement présentés et classés par la suite dans les tiroirs faute de valorisation de ces documents. Les financements servant à mettre en pratique à l’échelle plus grande de ces résultats de recherche font également défaut. Les chercheurs ou bien les techniciens agricoles sont ainsi démotivés. Du coup, nous avons décidé d’enlever cette contrainte en les impliquant dans le processus d’amélioration durable du secteur agricole. A titre d’illustration, une usine de production d’engrais biologiques à la base de la transformation des matières premières locales, y compris la valorisation des déchets, qui est mise en place à Toamasina, est actuellement opérationnelle. Les recherches menées par ces scientifiques malgaches, y ont été valorisées », d’après les explications de Faly Rasamimanana.
Accès au débouché
Et lui d’ajouter que ces intrants agricoles sont utilisés dans les Territoires Agricoles Durables mis en place dans quelques régions comme à Foulpointe et Mahitsy pour développer la riziculture, les cultures maraîchères et les cultures de maïs. Dans la même foulée, « des organisations religieuses comme la FJKM, l’Eglise Anglicane et l’Eglise Assemblée de Dieu, ont pu former en tout plus d’une centaine de paysans leaders qui vont encadrer à leur tour leurs pairs à appliquer ce référentiel « Sustainable Madagascar ». Il s’agit notamment d’un référentiel visant à améliorer la production tout en respectant l’hygiène et l’environnement et en luttant contre l’insécurité alimentaire et en considérant l’aspect social des producteurs. En outre, l’accès au débouché constitue une autre contrainte pour les paysans. Raison pour laquelle, nous avons regroupé les coopératives de producteurs au sein d’une union pour pouvoir exporter avec les opérateurs locaux. Nous perçons ensemble le marché à l’extérieur. Ce qui permettrait d’éliminer les intermédiaires tout en étant plus compétitif étant donné que la qualité des produits à exporter est respectée. Les producteurs seront ensuite plus motivés car les prix de leurs récoltes seront plus incitatifs. De leur côté, les chercheurs tireront une part de bénéfice en percevant un pourcentage des recettes de nos exportations. Pour l’heure, les filières concernées sont notamment les épices dans la région Atsinanana et les grains secs dans la région Atsimo-Andrefana », a fait savoir cet opérateur économique.
Digitalisation du secteur agricole
Il est à noter que les recherches menées par les scientifiques touchent le secteur agronomie, l’environnement et la sociologie. Par ailleurs, les acteurs engagés dans la mise en application de ce référentiel « Sustainable Madagascar », ont l´obligation de contribuer au développement social de leurs localités, pour ne citer que la réhabilitation des pistes d’évacuation de la production agricole, l’amélioration de la santé des communautés et le développement de l’éducation. « Nous avons mis en place des indicateurs de qualité dans l’atteinte des objectifs de développement durable. Il s’agit entre autres, de la baisse du taux de mortalité, de l’amélioration du niveau d’instruction des enfants, de l’accès des paysans au marché et de l’amélioration de leurs revenus. Entre-temps, nous promouvons la digitalisation du secteur agricole pour constituer une base de données fiable. Ce qui permettra également d’effectuer le suivi en temps réel de toutes les activités menées au niveau du Territoire Agricole Durable à travers des vidéo-reportings grâce à un partenariat avec des professionnels en la matière. On peut aussi dispenser des formations à distance. Notre défi est d’atteindre les ODD d’ici 2030 et Madagascar en sera le modèle », a-t-il conclu.
Navalona R.
Perspectives de développement…agricole
Que retenir de cet article :
L’absence et/ou le désengagement de l’Etat malagasy accroché (verbalement, mais verbalement seulement) à la chimère de l’autosuffisance alimentaire , mais jamais avare d’une nouvelle supercherie du genre » Madagascar , modèle de ODD d’ici à 2030″ .
Peu de chance d’y atteindre avec une population en forte croissance numérique , et de plus en plus misérable et miséreuse .