La reconduction de Marc Ravalomanana à la présidence du parti n’est pas à écarter, étant donné la dernière évolution de la situation politique à Madagascar.
Le congrès national du parti Tiako i Madagasikara (TIM) débutera ce jour à Tanjombato. La restructuration et la recomposition du bureau politique de cette formation politique de l’ancien président Marc Ravalomanana constituent le principal ordre du jour de ce congrès, qui va durer deux jours. En restructurant son bureau politique, le TIM voudrait répondre aux exigences du contexte politique actuel. La reconduction de Marc Ravalomanana à la présidence du parti ne sera plus une surprise car jusqu’ici, il dispose encore des atouts nécessaires aux fonctions qu’il occupe depuis son retour d’exil en 2014. En revanche, les autres membres du bureau politique seraient remplacés. Le statut du TIM fixe à 15 le nombre des membres de son bureau politique, dont un président, six vice-présidents à raison de un par province, six conseillers, un secrétaire général et un secrétaire général adjoint. Le vice-président pour la province de Majunga, Fernand Jeannot, a démissionné lorsqu’il s’est présenté aux dernières législatives dans le district d’Ambato Boeny sous l’étiquette de l’IRD. Le secrétaire général Donnat Andriamahefamparany a également quitté son poste. Actuellement, les fonctions du secrétaire général du TIM sont provisoirement exercées par Olga Ramalason, vice-présidente pour la province d’Antananarivo. Aujourd’hui, les participants au congrès du TIM vont élire le président et les vice-présidents, dont le nombre serait réduit à deux. Mais il appartient à ces derniers d’élire le secrétaire général. Les conseillers seront désignés par le président national.
En règle vis-à-vis de la loi. En tenant son congrès national à partir d’aujourd’hui à Tanjombato, le TIM voudrait se conformer aux dispositions de l’article 18 de la loi n°2011-012 relative aux partis politiques, selon lesquelles « tout parti politique doit tenir un congrès national tous les cinq ans au moins sous peine de radiation du registre national des partis politiques ». La question qui se pose est de savoir combien des 216 partis politiques officiellement enregistrés au ministère de l’Intérieur parviennent à respecter scrupuleusement les dispositions de cette loi. Combien de ces partis politiques ont effectué la procédure administrative exigée pour la légalisation de leurs sections locales ? La plupart de ces partis politiques n’existent, vis-à-vis de la loi, qu’au niveau central, alors que certains d’entre eux ont présenté des candidats aux dernières législatives, dont les circonscriptions électorales coïncident avec les districts. En tout cas, le TIM veut démontrer qu’il reste un parti « sérieux » et le mieux structuré des partis politiques à Madagascar. Et en se déclarant officiellement d’opposition, la formation politique de Marc Ravalomanana voudrait s’engager dans la réforme du système politique dans le pays. Réforme où l’application d’une autre loi, celle portant statut de l’opposition et des partis d’opposition (NDLR : Loi n°2011-013), est également de mise. La balle se trouve dans le camp du pouvoir en place.
- Eugène