« C’est grave ! », dit le directeur de la JIRAMA Toliara. Avant de poursuivre : « Le besoin en eau de la ville est de 600m3 par jour. La production actuelle est de 260m3, soit le tiers. Samedi dernier une deuxième pompe a cessé de fonctionner. Les dents de l’axe central sont complètement usées : certainement à cause de la vétusté du matériel, mais aussi la pluie qui n’est pas au rendez-vous. La pompe envoyée pour réparation à Tana, il y une dizaine de jours, doit arriver incessamment ». Toutefois, le problème d’eau ne sera pas encore résolu. La cité du Soleil aura un peu plus d’eau, mais pas encore assez. Les bidons jaunes font la queue partout où il y a des robinets et de bornes- fontaines. « C’est ainsi depuis des mois. En ce moment c’est pire », se plaint un chef de famille, attendant son tour. Un médecin en retraite explique ce qui se passe. Dans les années 50, il y avait des tuyaux qui véhiculaient l’eau un peu partout à Toliara. Vers la sortie Est de la ville, une grosse buse conduisait l’eau vers la partie Sud de la ville, d’où le nom « Andabizy » : l’eau ne manquait jamais. Les responsables de la ville doivent réfléchir sérieusement sur ce problème d’eau à Toliara. Le réchauffement climatique se manifeste bien par le sèchement de la nappe phréatique qui a débuté dans le Sud de l’île, qui arrive à Toliara en ce moment.
Cependant, certains endroits de la ville sont ravitaillés normalement. Ainsi, Andabizy ne manque pas d’eau, elle la reçoit d’Andranomena. L’Université de Maninday reçoit son eau de Miary. Alors la nuit, il y a un étrange remue-ménage pour chercher de l’eau. Certains foyers ne ferment pas l’œil de la nuit, c’est le moment de puiser de l’eau. Il faut s’y faire. Il n’y a jamais eu une panne d’eau d’une telle ampleur.
Charles RAZA, correspondant