Les tortues endémiques du Sud de Madagascar, dite « sokake » de l’espèce radiata (Astrochelysradiata), constituent des espèces faunistiques très convoitées sur le marché noir international. Même au niveau national, le commerce illégal de ces animaux est en nette recrudescence. TSA (Turtle Survival Alliance) Madagascar a identifié en moyenne sept publications de vente en ligne de ces tortues protégées, et ce, avec une hausse incessante de la demande. Les acheteurs potentiels, sont surtout intéressés, selon leurs commentaires, par les « vertus thérapeutique » de ces animaux et pour les domestiquer en tant qu’animaux de compagnie ou de décor.
Réseau de trafiquants
En outre, ils sont plutôt attirés par les « sokake » de taille moyenne ou juvénile étant donné que les tortues de grande taille sont en grande partie exportées illicitement. TSA Madagascar tire ainsi la sonnette d’alarme car à ce rythme, ce trafic de tortues endémiques va limiter leur reproduction et risque par la suite l’extinction de ces espèces dans un futur proche. Cette entité travaille d’ailleurs en partenariat avec la Police nationale et la Gendarmerie nationale pour lutter contre ces commerces illégales de ces animaux protégés. Parlant de la vente sur les réseaux sociaux, les parties prenantes mettent une hypothèse de l’existence d’un réseau de trafiquants en raison de la hausse importante de la demande avec un nombre élevé de commandes avant même la publication d’une offre.
Sanctions
Tout récemment, une seconde tentative de trafic de 20 tortues « sokake » dissimulées dans des sacs de charbon, a été saisie à Fianarantsoa dans la commune d’Ankidona, à bord d’un véhicule de transport de marchandise, en provenance d’Ambovombe. Et 150 autres tortues saisies aux Comores sont en cours de rapatriement sur leur terre mère. TSA Madagascar rappelle que ces tortues radiata sont tabous pour les populations Mahafaly et Antandroy. Selon leurs croyances, la présence de ces animaux endémiques du Sud est une source de vie provoquant les pluies dans le Sud. A chaque trafic d’un individu de cette espèce, cela engendre des retombées négatives considérées comme des punitions dans la zone concernée. C’est pourquoi, l’Etat a homologué depuis quelques années, le « Lilintane i Androy » ou « Dinabe » de Mahafaly, une règle communautaire visant à protéger ces tortues endémiques. Et selon la loi en vigueur, les sanctions applicables aux auteurs d’infractions liées au commerce illégal de cette espèce vont de 4 à 20 ans de prison moyennant le paiement des amendes d’une valeur de 100 à 400 millions d’ariary.
Navalona R.
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