
Deux camions chargés de cristal de roche ont été interceptés la semaine dernière par la Gendarmerie de Miarinarivo. Face au risque de corruption et d’intervention en haut lieu, la Primature a décidé de suivre cette affaire de près. Une descente a été faite hier, sur les lieux.
L’exportation de quartz rapporte gros ! Après la saisie des 25t à Toamasina, un autre cas s’est produit dans la région Itasy. Lors de simple contrôle de la Police de la route, la Gendarmerie de Miarinarivo, a intercepté, sur la RN1, deux camions transportant de grosses pierres industrielles, le 11 août dernier. « C’était vers 5h30 du matin. Comme à l’accoutumée, les éléments de la Gendarmerie ont effectué des fouilles sur deux camions. Dans l’un de ces engins, ils ont constaté une grosse pierre d’environ 6 tonnes ; et dans l’autre, deux pierres qui devraient peser également 6 tonnes au total. A vue d’œil, il s’agit de quartz. Et les papiers relatifs à ce trafic présentent des signes d’irrégularités. En effet, l’opérateur concerné dispose de permis minier, mais qui n’est plus valide depuis 2008. Ce n’est qu’en juin 2015 qu’il a renouvelé son permis et a payé tous les droits pour les années 2009 à 2015. Or, les articles 321 et 322 du Code minier précisent que pour être valide, le renouvellement doit être effectué 45 jours avant la date de fin de validité. Pour ce cas-ci, c’est déjà 6 ans après », a informé le lieutenant-colonel Lala Rakotonirina, commandant du Groupement de Gendarmerie de la région Itasy.
Transparence. De son côté, le contrôleur général de Police, Razafindrazaka Emanuel, plus connu sous son pseudo « Général Bolo », conseiller spécial permanent chargé de l’enquête et des investigations auprès de la Primature a martelé que ces pierres doivent impérativement être transférées à la Police des Mines à Ampandrianomby. « Le Premier ministre Gal Jean Ravelonarivo est strict sur ce sujet. Il ne devrait y avoir ni corruption, ni intervention dans ce genre d’affaire. Il faut une transparence et une coopération entre les différentes autorités, pour réussir à appliquer la bonne gouvernance et à assurer la sécurité pour le peuple », a-t-il affirmé. En effet, le responsable de ce trafic a déjà plusieurs antécédents, d’après les informations que nous avons recueillies auprès de la Police des Mines. « Une de ses pierres, estimée à 160 millions d’Ariary, est encore bloquée à la Police des Mines. Mais d’autres trafics douteux de cet opérateur sont toujours interceptés dans différents endroits du pays, si on ne cite que le cas à Mampikony et maintenant ces 12 tonnes dans la région Itasy », a confié notre source. En bref, si l’on croit aux témoignages, il s’agit d’une femme bien protégée, qui n’a peur de rien ni de personne. Un autre cas d’impunité…
Antsa R.