
Ils réclament la réouverture des routes nationales. Ou alors demandent à ce que tous les transporteurs soient mis sur un même pied d’égalité : soit une fermeture sans exception soit l’ouverture des RN pour tous.
« Ils », ce sont les transporteurs et chauffeurs de taxis-brousse des lignes nationales qui ont manifesté, hier, leur détresse face à la fermeture des routes nationales vers ou en provenance d’Antananarivo. Suite aux dernières mesures prises face à la propagation de la Covid-19, en effet, la circulation des personnes est interdite au-delà des limites de la région Analamanga. Autrement dit, les véhicules ne peuvent ni entrer ni sortir de la région, hormis les véhicules de transport de marchandises et ceux utilisés pour les services de santé, ainsi que ceux munis d’autorisations spéciales. Résultat : les taxis-brousse des lignes nationales sont à l’arrêt depuis une semaine. Zéro ariary de recettes pour les transporteurs et les coopératives de transport. Zéro gain également pour tous les autres métiers liés au transport de voyageurs : guichetiers, bagagistes… ainsi que les marchands en poste dans ou à proximité des gares routières.
Crier famine ! Rassemblés, hier, à la gare routière, à Antananarivo « Fasan’ny karana », Andohatapenaka, Ampasapito, Ambodivona et dans les régions, notamment Mahajanga, Morondava, Ambatondrazaka… les transporteurs ont manifesté leur mécontentement et demandent à ce qu’ils puissent à nouveau reprendre leurs activités. « Mosary izahay », « vohay ny RN », « avelao izahay hiasa », comprenez, « nous avons faim », « ouvrez les RN », « laissez-nous travailler », lit-on, entre autres messages sur les banderoles déroulés, hier, dans les gares routières Maki et Fasan’ny karana. Ces transporteurs dénoncent, par ailleurs, l’inégalité de traitement dans l’application des mesures de restriction en matière de circulation des voyageurs. Ils font mention des transports aériens et des vols intérieurs autorisés, d’Antananarivo vers les régions, et les transports terrestres intra-régionaux. « Quand on ferme, on ferme pour tout le monde, on ne doit pas autoriser certains privilégiés car ce sont toujours nous autres qui trinquons ! », s’indignent les chauffeurs rassemblés au Fasan’ny Karana, hier matin. Quant à ceux de Mahajanga, c’est une séance de cuisine où ils ont fait « cuire » des moellons, des cailloux et de l’herbe, pour signifier leur détresse… alimentaire.
Il reste encore cinq jours avant la fin des 15 jours d’état d’urgence sanitaire et de fermeture de la circulation hors et vers Analamanga et les autres zones les plus touchées par la deuxième vague de Covid-19. Le sort des transporteurs est suspendu aux décisions prises par les autorités étatiques en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Hanitra R.