La razzia HVM était prévisible. On pourrait même dire inévitable. Tout a été organisé en vue de ce résultat. Le contraire aurait bien étonné. Le HVM a remporté les élections communales et municipales de juillet dernier. Près de 1 000 communes sur 1695, autrement dit environ 60% des maires. Ce pourcentage augmente avec le nombre de conseillers municipaux gagnés. Ce qui conduit le HVM à être le grand favori des élections sénatoriales. En plus cet avantage, le collège électoral des grands électeurs a été défini par l’Etat pour ne comprendre que les maires et les conseillers municipaux. Dans d’autres pays démocratiques, les députés et les conseillers régionaux font partie du collège. Le HVM n’aurait pas gagné autant si les députés avaient participé au vote. L’Assemblée nationale, est connue pour n’appliquer que la politique à géométrie variable. Elle a toujours été un problème pour l’Exécutif.
Très large majorité
Une nouvelle institution, le Sénat, verra bientôt le jour. Sa mise en place donnera au Parlement sa véritable raison d’être. Les projets ou les propositions de lois soumis à l’examen du pouvoir législatif auront plus de crédibilité à travers la navette qui fonctionnera entre les deux institutions législatives, Assemblée nationale et Sénat. L’existence des deux institutions prévues par la Constitution permet de rétablir l’équilibre du Parlement qui a fait défaut durant les deux premières années de la quatrième République. L’aspiration de la population a une plus grande stabilité politique est à première vue récompensée. Mais encore faut-il que les calculs politiques à l’origine de ces résultats des sénatoriales offrant cette très large majorité au HVM ne conduisent pas le pays à devenir une république bananière. C’est le danger qui menace souvent ceux qui détiennent tous les pouvoirs et qui veulent s’y maintenir indéfiniment par divers moyens dont la réélection quasi- automatique. On peut néanmoins penser que la dérive totalitaire n’arrivera pas parce que le président de la République, garant de la démocratie, veille avec son quota de nomination de 21 sénateurs. Il sait sûrement qu’il n’échappera pas à la pensée unique et à l’emprise de son parti qu’à travers l’ouverture. Il peut nommer Sénateurs des gens issus d’autres cercles de fidèles que le parti pouvant assurer avec efficacité, confiance et loyauté, l’atteinte de tous ses objectifs de développement. Mais en attendant les résultats officiels et finaux des élections sénatoriales, le message du Président de la République qui tourna la page de l’année 2015 nourrit de l’espoir en l’avenir. Que l’année 2016 apporte plus de paix, de stabilité et de prospérité. C’est en tout cas les voeux les plus sincères de Midi Madagasikara pour vous souhaiter, BONNE ANNEE !
Zo Rakotoseheno