Avec le début de l’Euro 2016, c’est une multitude de soucis et de désagréments de la vie quotidienne que les amateurs de foot vont mettre de côté. En France comme à Madagascar, dans toute l’Europe et même au-delà, le ballon rond va occuper tous les esprits et faire oublier les crises en train de miner nos sociétés.
La trêve de l’Euro aussi à Madagascar
A Madagascar, l’atmosphère politique est viciée par les différentes affaires qui ont éclaté, ces deniers temps. Les rumeurs de déstabilisation et de troubles alourdissent un climat social qui n’est pas très rose. Pour les Malgaches, cette fête du football est une occasion inespérée de s’évader de cette grisaille quotidienne. Le pouvoir ne s’est donc pas trompé en consacrant un certain budget pour payer les droits de retransmission par la TVM des matches de l’Euro. Les appels à la contestation seront certes entendus, mais écoutés moins attentivement qu’avant. Durant un mois, les passionnés se retrouveront tous les soirs devant la petite lucarne pour suivre ces confrontations pleines de suspense. Il en sera de même en France où les habitants sont beaucoup plus concernés par cette grande compétition. L’engouement est encore plus fort que chez nous car c’est la fierté nationale qui entre en jeu. Les journaux, les radios et les télévisions entretiennent cette ferveur qui est en train de faire oublier les grèves et les revendications de certains syndicalistes. Dans l’hexagone, l’ambiance pourtant rendue plus pesante à cause des mesures drastiques prises pour des conditions de sécurité n’empêche pas la population de vouloir vivre pleinement cette fête du football. Chez nous, les mises en garde des responsables des forces de l’ordre ne semblent pas émouvoir outre mesure l’opinion. Cette dernière est déjà en train de penser au spectacle gratuit auquel elle aura droit durant ces trente jours à venir. Le régime va maintenant pouvoir préparer en toute tranquillité les festivités du 26 juin car les citoyens seront moins disposés à prêter attention aux propos virulents de certains opposants. Cela durera un mois et après, le contexte aura changé.
Patrice RABE