Une restriction sur le nombre des plaintes reçues par le procureur de la République au niveau du tribunal d’Anosy a suscité plus d’incompréhensions que de réactions depuis ce lundi.
Un affichage informant le public sur les mesures prises au niveau du tribunal d’Anosy a fait le tour de la toile ce lundi. La restriction des nombres de plaintes reçues par le procureur de la République a retenu l’attention de l’opinion publique et a provoqué de vives réactions. En effet, il a été indiqué que le procureur de la République ne reçoit plus que 10 plaintes par jour. Une mesure datant de la crise sanitaire et qui concerne seulement le procureur de la République, a-t-on indiqué.
En tout cas, les attributions du procureur de la République et de ses substituts sont claires. Il reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner. Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. Toute personne qui a été témoin d’un crime ou d’un délit contre la sûreté publique ou contre la vie ou la propriété d’autrui est, pareillement, tenue d’en donner avis au procureur de la République. Il était d’ailleurs indiqué que le tribunal continuait à recevoir les plaintes et que les clients pouvaient tout de suite s’adresser à la porte 13. L’ordre des avocats a, en revanche, souligné que « cette mesure est tout à fait illégale ».
Réseau. La reprise des activités des juridictions après les mois de confinement a été suivie par la prolifération des rabatteurs. Pour amadouer leurs « clients », ils disent qu’ils connaissent des personnes bien placées pour s’occuper de leurs affaires. On assiste ainsi à une recrudescence de ces rabatteurs, ces derniers temps. Une situation accentuée par la persistance de certaines cultures. En effet, le problème en est que les gens n’osent pas entrer dans le bâtiment du Palais de Justice, et c’est une occasion en or pour ces rabatteurs de les contacter. Hier, les responsables au niveau du tribunal d’Anosy ont réitéré l’existence de ce réseau de rabatteurs. Ces derniers attendent juste les « clients » et indiquent pouvoir soumettre les dossiers auprès des responsables pour soustraire des sommes auprès des clients. De nouvelles mesures ont ainsi été prises, « on ne reçoit plus de plaintes dans les bureaux, les clients doivent tout de suite soumettre leurs dossiers à la porte 13 ». Et de continuer que « des mesures seront également prises contre ces gens malintentionnés ». En attendant, si cette mesure n’a pas affecté le fonctionnement du palais du tribunal d’Anosy, elle a suscité des incompréhensions et de vives réactions.
Recueillis par Julien R.