C’est une conjonction d’événements plutôt troublants qui met le régime dans une position embarrassante en ce moment. Jamais depuis le début du mandat du président Andry Nirina Rajoelina, l’atmosphère sociale n’a été aussi électrique. La hausse incessante des prix des PPN que le pouvoir n’arrive pas à stopper est le ferment d’une grogne qui s’exprime à mots couverts, les tarifs de la jirama que les consommateurs jugent excessifs entretiennent ce malaise qui gagne du terrain. La mise en demeure faite lors du conseil des ministres à la jirama est un début de réponse à cette situation inconfortable vécue par les citoyens, mais c’est tout un ensemble de problèmes qui affectent leur vie quotidienne auquel ils veulent des solutions.
Trouver des solutions rapides aux problèmes
Le prix du riz et les errances constatées dans la manière d’établir les factures des consommateurs de la jirama sont les sujets d’insatisfaction les plus flagrants. Pour beaucoup, la limite du tolérable a été atteinte. Les descentes opérées par les employés du ministère du Commerce sur les marchés ont été vaines. Les recommandations n’ont pas été suivies d’effet. Aujourd’hui, le prix du kilo de riz repart à la hausse . On dit que des cargaisons de riz importé vont bientôt arriver pour réguler le marché. En ce qui concerne la jirama, c’est un dialogue de sourds qui s’était établi entre le service commercial et les clients qui avaient l’impression d’être bernés. La révolte qui grondait a fini par émouvoir le gouvernement. Ce dernier a pris le parti des usagers. La mise en demeure faite à la direction de la société d’Etat a été accueillie avec satisfaction par le public. Le directeur général, interviewé, a fini par concéder que le nouveau système de tarification avait été mis en place pour faire baisser le montant des factures des clients. Tout serait fait pour rembourser les montants perçus par erreur. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. D’autres motifs d’insatisfaction sont en train de surgir et ont besoin d’une solution rapide. Pour le moment, il y a encore une marge entre le tolérable et le supportable, mais la patience a certainement des limites.
Patrice RABE