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dimanche, avril 28, 2024
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Tsimatahodrafy : Une légende passée au bleu 

Le tsanga-tsaina, la cérémonie cultuelle héritée de Tsimatahodrafy.

Rapeto, Ikotofetdy sy Makà, Koto Bekibo sy Fara malemy, toutes ces fables apprises, connues. Des versions et adaptations se multiplient, remplissent les feuilles vierges, pendant que d’autres contes, mythes et légendes sont enfouis au fin fond des forêts des faritra. Bon nombre d’entre elles sont également fantastiques, magiques, et dignes d’être publiées et d’avoir une belle couverture. 

Parmi eux, une légende que les grands-parents commencent, eux-aussi, à oublier. Elle n’est pas connue de tous, presque effacée dans la mémoire collective. Pourtant sa légende s’avère très atypique. Cela serait passionnant de voir son histoire en bande dessinée. 

Moins populaire, certes, mais le mythe mérite d’être réalisé par un grand producteur de film avec des effets spéciaux modernes, l’allégorie de Dady Moasy ou Tsimatahodrafy devrait être notifiée. Voyante, guérisseuse, elle a également suggéré pour la première fois la cérémonie du tsanga-tsaina, l’érection du mât. De ce fait, elle incarne le royaume de l’Ankarana, où auparavant les souverains se cachaient dans une grotte en cas d’invasion. Qui aurait pu imaginer que cette fillette serait la devineresse d’un monarque qui a failli perdre son royaume ?

D’après certains, cette histoire mérite d’être gravée dans les esprits et prendre une autre dimension. Malheureusement, la jeune génération n’a jamais entendu parler de cette fillette devineresse et du souverain qui a failli perdre son royaume.

Comme toutes les légendes, les versions sont différentes, parfois s’entre mélangent, il est difficile de saisir un récit sans prequel. En outre, les connaisseurs de la légende sont peu nombreux, les nobles et les notables ayant vécu entre les années 1950 et 1970 ont une notion de l’histoire de ce personnage. D’autre part, les historiens et certains érudits se demandent si l’histoire de la voyante n’est qu’une pure invention pour inciter la population en général à avoir une fierté historique. Une stratégie qui n’a pas marché.

Essais… 

Lors du cinquième colloque international d’Histoire malgache, Histoire et Civilisation du Nord de Madagascar effectué à Antsiranana du 27 juillet au 1 août 1987, qui a abouti à la finalisation de la revue Omaly sy anio 25-26, le notable Saïd Abdourahim Solotoany alias Dadilahy Saïd a pu transmettre la tradition orale aux historiens qui la garderont dans un ouvrage collectif. L’initiative de ce genre mérite d’être louablement estimée. Après cette manifestation intellectuelle, la légende de Tsimatahodrafy restera marquée dans un livre rarement ouvert.

En effet, hormis la parution sur la revue d’histoire Omaly sy Anio 25-26, aucun auteur malgache n’a essayé de verser son encre. Par ailleurs, d’après des minutieuses recherches, des étrangers passionnés des récits fabuleux malgaches s’y mettent.

Le fleuve Mahavavy, qui traverse le district d’Ambilobe.

La version des conservateurs de la tradition orale. 

Longue est la légende, mais voici un petit extrait. « Andriantsirotso, le roi des Antakarana n’a pas pu vaincre Andriantahôra et s’est réfugié à Maroantsetra chez son cousin Rahôlo de la lignée Zafirabay, Sakalava Zafinifotsy, roi de Maroantsetra. Il était sur le point de retourner dans l’Ankarana, accompagné de ses soldats quand une fillette âgée de huit ans environ fit son apparition à Maroantsetra. Tout au début, la petite fille ne se mêla avec les habitants qu’après plusieurs jours après son arrivée. Ce fut à ce moment-là qu’elle se mit à jouer avec les enfants du village. Ces derniers étaient émerveillés devant elle, et personne ne savait ce qu’ils lui trouvaient de si fascinant, mais ils ne voulaient plus rentrer chez eux. Les parents s’en allèrent donc en parler au roi Rahôlo. On envoya quelqu’un l’espionner. On découvrit qu’elle jouait avec les enfants sur la berge, au bord de la rivière et qu’au moment du déjeuner, elle plongeait dans l’eau et revenait avec des bananes grillées qu’elle distribuait aux autres enfants. Le garde espion s’en retourna rapporter au roi ce qu’il avait vu. Curieux et surpris, le roi voulut la connaître et envoya quelqu’un la chercher. Une fois arrivée, il lui demanda si c’était bien vrai qu’elle avait sorti des bananes grillées des eaux de la rivière et elle répondit affirmativement. Alors le roi voulut savoir d’où elle venait : et elle déclara qu’elle était la sœur de Rasikajy, fils d’un astrologue. Elle expliqua qu’elle avait été chassée par son frère parce que ce dernier avait vu en rêve que la lune s’était agenouillée devant elle.

Iss Heridiny 

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