À l’approche de Noël, de plus en plus d’actes de banditisme, de tueries et de vols d’organes. Toliara Tsy Miroro est complètement oubliée.
Toute la structure de la sécurité d’Etat est présente, mais rien ne s’y fait. Les malfaiteurs se font canarder et meurent, mais cela n’empêche pas les nouveaux de continuer. Y aurait-il un réseau qu’il faudrait décimer une bonne fois pour toutes? « Ils savent qu’il y a des deniers publics détournés, mais le coupable n’est jamais attrapé, pourtant il s’agit de cinquantaines de milliards ». On entend beaucoup de réflexions de ce genre, comme si « c’était tout à fait normal ». L’impunité règne. Combien de fois la gendarmerie ramène t-elle des voleurs et des assassins au Tribunal après enquête. Après le parquet, les présumés coupables sortent de l’autre côté, libres, comme si de rien n’était. Des kilos et des kilos d’or et des pierres précieuses sortent des frontières malgaches. On les attrape très rarement. Cela n’arrive que quand il y a un grain de sable dans l’engrenage. Autrement, c’est toujours en provenance de l’extérieur qu’on apprend les nouvelles. Des transports illicites de palissandre effectués par des députés, le deuxième pouvoir de l’Etat. Donc tout se passe en haut lieu. Le petit peuple l’entend et l’enregistre. On en parle. On sait ce qui se passe. Mais on n’ose pas en parler. On préfère ne pas attirer d’ennuis. Ainsi va la vie à Madagascar, à Tuléar en particulier.
Charles RAZA