
L’Etat, le secteur privé, les bailleurs de fonds, les universités et bien d’autres acteurs promeuvent actuellement le développement de l’entrepreneuriat. En fait, c’est considéré comme un facteur clé dela croissance économique du pays.
Mais force est de constater que la question de l’entrepreneuriat manque un peu dans les débats actuels. Raison pour laquelle, l’Unité d’Incubation Entrepreneuriale et Emploi (UIEE) a organisé avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) un débat parlementaire ouvert sur des thèmes en corrélation avec la culture entrepreneuriale samedi dernier à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo. « L’objectif consiste à appuyer les jeunes afin que ceux-ci puissent prendre part aux débats. En effet, il s’agit d’un type de débat organisé comme au niveau de l’Assemblée Nationale. Ils ont ainsi l’opportunité d’exprimer leurs opinions tout en ayant la capacité en matière de technique de débat et d’argumenter. Des coachings ont d’ailleurs été offerts aux universités participantes avant de se lancer dans ces débats parlementaires », a expliqué Kenny Raharison, le responsable du volet Entrepreneuriat au sein de l’UIEE.
Critères. Il faut savoir que quatre universités y ont participé, à savoir, l’IEFPA ACEEM, la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de l’Université d’Antananarivo, l’ESSCA et l’INTH (Institut National du Tourisme et de l’Hôtellerie). Divers thèmes plus pertinents ont été débattus dans le cadre de cet événement. On peut citer, entre autres, « Le manque de financement, un blocage majeur à la création d’entreprise » et « Former en entrepreneuriat est il obligatoire pour réussir son projet d’entreprise ? ». Le jury a imposé des critères afin de sélectionner l’équipe vainqueur à ces débats parlementaires. Il s’agit notamment de la présentation des idées, de la capacité d’argumenter et du respect du temps de parole. Ainsi, c’est l’équipe des étudiants représentant l’ESSCA qui est sortie vainqueur. « Nous reconnaissons que le problème d’accès au financement bancaire constitue un blocage majeur à la création d’entreprise pour ne parler que le taux d’intérêt trop élevé appliqué par les institutions financières à Madagascar », a soutenu Ando Rasendramahavalisoa, étudiante en Marketing et Commerce, Master I, représentant l’équipe favori.
Opportunité. Par contre, elle a argumenté que la formation en entrepreneuriat n’est pas tout. « Les compétences et le savoir-faire constituent également la base de l’entrepreneuriat. Le développement du réseau en commençant par l’environnement de proximité n’est pas en reste. Tout le monde a ainsi la possibilité de réussir dans ce domaine. Toutefois, le développement de l’entrepreneuriat nécessite une persévérance, une volonté d’agir et également une chance », a-t-elle exprimé. Et si l’on tient compte de la situation socio-économique et politique actuelle à Madagascar, cette équipe vainqueur a avancé que la situation de crise n’est pas un obstacle, mais au contraire, cela constitue une opportunité étant donné que le coût d’investissement sera minime, selon ses dires. Par ailleurs, elle a évoqué qu’il faut d’abord une certaine expérience dans le monde professionnel en tant que salarié pour pouvoir avancer dans l’entrepreneuriat.
Quant à Andriamiandra Henrico, étudiant en 2e Année, représentant l’équipe de la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de l’Université d’Antananarivo, il a montré sa satisfaction lors de sa participation à ce débat parlementaire organisé par l’UIEE. En fait, « l’entrepreneuriat n’est pas une science, mais une pratique. C’est également un état d’esprit qu’on cultive au quotidien. Quand on a une idée, on fait tout pour la concrétiser », a-t-il conclu.
Navalona R.