Le pouvoir aurait voulu enterrer totalement l’affaire Claudine Razaimamonjy, mais les membres du Syndicat de la Magistrature ne l’ont pas entendu de cette oreille. La présidente Faniry Erinaivo est revenue à la charge à l’hôpital Ravoahangy Andrianavalona et a réussi à procéder à la vérification de la présence de la dame dans la chambre 126. La presse en a bien sûr rendu compte et a publié la photo prise à cette occasion. Cela a fortement incommodé le gouvernement qui a assimilé cela à un acte de déstabilisation. Sa réaction a été immédiate et des menaces de poursuites judiciaires à l’encontre des membres du Syndicat ont été proférées. La réponse de ces derniers ne s’est pas fait attendre et elle a été bien argumentée. En plaçant le débat sur le strict plan juridique, ces derniers ont désamorcé la polémique que le pouvoir voulait installer. L’opinion attend la suite de ce bras de fer qui est en train de s’instaurer. Néanmoins, c’est le problème de la séparation des pouvoirs, ceux de l’exécutif et du judiciaire qui est en train de se poser. Cette guerre ouverte entre le gouvernement et le SMM n’est pas faite pour améliorer le climat malsain qui règne en ce moment. Elle ne rehausse pas l’image du pouvoir qui est accusé d’impuissance face à l’insécurité généralisée. Les kidnappings qui ont eu lieu ces derniers temps n’ont fait que donner plus de force à l’idée d’un Etat impuissant et totalement dépassé par les événements. Les intentions affichées lors du conseil de gouvernement de mardi dernier prouvent que les autorités ont été sensibles aux critiques venant de tous les horizons, mais on ne connait pas l’ampleur des mesures qui ont été prises car elles sont, dit-on, secrètes. Le chef de l’Etat a décidé de montrer son implication dans ce domaine en évoquant le problème lors de son déplacement à Sambava.
La semaine sur le plan international a été encore marquée par les suites de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française. Son avènement à la magistrature suprême a été salué par les dirigeants du monde entier. Les médias ont suivi avec intérêt son installation à l’Elysée et ses premiers jours à la tête d’une des plus grandes puissances européennes. C’est presque un sans faute que le jeune président a fait depuis dimanche dernier. Il a réussi à imposer son style sur le plan intérieur. Il a commencé à faire ses premiers déplacements à l’étranger. Il va rencontrer le président Donald Trump le 25 mai prochain. C’est un chef d’Etat américain toujours aussi imprévisible avec lequel il va s’entretenir. Le locataire de la Maison blanche est de plus en plus en difficulté sur le plan intérieur après avoir été accusé d’avoir essayé de stopper une enquête du FBI sur un de ses conseillers. En Amérique du sud, le Venezuela est toujours en ébullition. Les manifestations des opposants du président Nicolas Maduro ne sont pas près de s’arrêter. Elles prennent même de plus en plus d’ampleur.
Première semaine réussie du président Macron. De l’avis de tous les observateurs, les premiers jours du président Emmanuel Macron se sont déroulés de manière parfaite. Son investiture fut une réussite. Il a ensuite nommé un Premier ministre L.R. qui impose une image de jeunesse et de rigueur. Dans la foulée, les membres du gouvernement qui ont été choisis ont favorablement impressionné l’opinion. Son premier déplacement au Mali auprès des militaires français a forgé sa stature de chef des armées. C’est maintenant la bataille des législatives à laquelle ses militants vont être confrontés.
Le bras de fer engagé par le pouvoir avec les magistrats en général et les membres de leur syndicat en particulier devrait s’intensifier dans les jours à venir. Le raidissement du gouvernement ne plaide cependant pas en sa faveur car c’est un de piliers de la démocratie qu’il essaie d’ébranler. L’opinion suit de très près cette tentative de mise au pas.
Patrice RABE