Alors que l’attention de tous les médias se focalise sur la crise israélo-iranienne, le conflit russo-ukrainien semble être moins présent sur les grandes chaînes d’information. La situation dans cette partie du monde est pourtant aussi critique qu’au Proche Orient. Les interpellations du président Volodimir Zelenski à ses alliés occidentaux à propos d’une possible défaite de son pays sont certes entendues, mais ne semblent pousser à fournir une aide plus conséquente pour inverser la tendance actuelle. Les Ukrainiens éprouvent une certaine amertume lorsqu’ils voient l’efficacité de la coalition contre le déluge de roquettes sur Israël alors qu’ils n’ont pas la même protection contre les missiles russes tombant sur leurs villes.
Un conflit russo-ukrainien a ne pas oublier
Le président ukrainien a multiplié les interventions lors de ses récents déplacements à l’extérieur de son pays. Il a répété que l’Ukraine était au bord d’un désastre militaire et que la défaite serait inéluctable si son armée ne recevait pas les armes et les munitions dont elle avait besoin. Les forces ukrainiennes résistaient tant bien que mal sur le front devant les coups de boutoir de leurs adversaires russes. Ils étaient submergés par le déluge de feu de l’artillerie russe. Ils ne pouvaient pas riposter correctement faute de munitions. Le problème du manque d’effectifs sur le front est de plus en plus aigu, la relève des troupes épuisées, des blessés et des morts se faisant difficilement. La question d’une véritable mobilisation est maintenant remise sur le tapis pour organiser une défense efficace en première ligne. Les Russes préparent activement leur contre-offensive et annoncent qu’elle devrait avoir lieu au mois de juillet. Les Ukrainiens renouvellent une fois de plus leur demande d’aides de matériel militaire à leurs alliés. Le déblocage des 65 milliards de dollars au congrès des Etats-Unis paraît en bonne voie. La communauté internationale a les yeux fixés sur le Proche orient, mais elle ne peut pas oublier l’autre conflit qui peut mettre à mal l’ordre du monde.
Patrice RABE