
Un nouveau fait divers illustre une fois de plus l’insécurité chronique qui règne à Anosibe. Un détrousseur armé, multirécidiviste et bien connu des services de police, a été abattu dans l’après-midi du lundi 19 mai lors d’une opération conjointe menée par des éléments de la Compagnie Urbaine d’Intervention (CUI) et de l’Unité d’Intervention Rapide (UIR). Les policiers, en mission d’infiltration et habillés en civil, ont agi sur la base d’un renseignement fourni par un habitant du quartier. Selon une source policière, l’alerte a été donnée par une personne de bonne volonté, qui avait identifié la présence d’un pickpocket réputé violent, sévissant régulièrement à Namontana et Anosibe. Connu pour ses méthodes brutales, l’individu faisait partie d’un petit réseau de voleurs de rue actifs dans ces quartiers. Mis sous surveillance dès la mi-journée, le suspect est passé à l’action en fin d’après-midi, tentant de détrousser un piéton avec l’aide d’un complice. C’est à ce moment que les agents infiltrés sont intervenus. Si le complice a réussi à prendre la fuite, le suspect principal a été intercepté. Armé d’un sabre, il aurait tenté de s’en prendre aux forces de l’ordre lors de son interpellation. En réaction, les policiers ont ouvert le feu, le blessant mortellement. Il a succombé à ses blessures sur place. Une enquête est en cours pour identifier et arrêter son acolyte. Ce nouveau drame vient s’ajouter à une série d’interventions musclées dans le secteur d’Anosibe, une zone tristement réputée pour son taux élevé de criminalité. Malgré les nombreuses opérations menées par les forces de l’ordre, les actes de délinquance persistent. Les habitants, bien qu’encourageant les actions de la police, restent sceptiques quant à l’efficacité durable des mesures prises. « On les connaît tous ici, ce sont souvent les mêmes qui reviennent. Ils sortent de prison et recommencent aussitôt », confie un commerçant du quartier. La plupart des malfaiteurs qui écument les rues d’Anosibe sont des jeunes issus du quartier lui-même, parfois arrêtés à plusieurs reprises mais relâchés faute de preuves suffisantes ou après avoir purgé de courtes peines. Ce cycle de violence et de récidive pose une fois de plus la question de la gestion de l’insécurité urbaine, du suivi des anciens détenus, et du manque criant de réinsertion sociale. En attendant, la peur continue de régner sur les trottoirs d’Anosibe, où habitants et commerçants vivent sous la menace constante de ces bandes organisées.
Yv Sam