Le président de la République Hery Rajaonarimampianina l’a réitéré, hier, dans le discours qu’il a prononcé lors de l’inauguration de la nouvelle aérogare de Sainte Marie, l’open sky devient une nécessité pour la relance des transports aériens et du tourisme.
Un mal nécessaire ?
Face à cette détermination du pouvoir public d’appliquer une plus grande ouverture du ciel aérien malgache, nombre d’observateurs se posent la question de savoir si ce ne sera pas le début de la fin pour la compagnie aérienne nationale qui va affronter cette concurrence à venir avec un certain nombre de handicaps. Tout d’abord, Air Madagascar continue encore d’être victime, malgré elle, d’une erreur historique de la transition. Il s’agit en l’occurrence de l’acquisition des 2 Airbus A 340 en 2012. Deux appareils qui étaient pourtant en fin de vie. Résultat, ces deux Airbus Air 340 sont actuellement l’une des sources des problèmes de la compagnie, et certains n’hésitent pas à déclarer que pour sauver Air Madagascar, il faut tout simplement abandonner l’utilisation de ce type d’avion, connu surtout sa trop forte consommation en kérosène. Mais le problème, c’est que, Air Madagascar ne pourra pas s’en défaire facilement dans la mesure où le contrat passé avec le fournisseur est irrévocable et sa rupture obligerait la compagnie à payer des millions de dollars de dédommagement. L’autre handicap qui mine Air Madagascar, c’est la mise sous annexe B par l’Union Européenne qui limite considérablement ses marges de manœuvre. Sans compter les pannes subies ces derniers temps par une partie non négligeable de ses appareils.
En tout cas, la compagnie ne pourra qu’effectuer un mauvais départ dans cette compétition où elle va devoir se mesurer avec les grands. On annonce notamment la possible entrée en lice des compagnies arabes comme Emirates ou encore Etihad qui seraient très intéressées par la destination Madagascar. Un certain nombre de pays africains expérimentent avec succès l’open sky. Le Gabon vient de signer un contrat avec les Emirats Arabes Unis et prévoit une flexibilité et libéralisation complètes du secteur. Ryanair négocie également avec la Tunisie qui coopère déjà avec d’autres compagnies low cost. Apparemment l’Open Sky fait du bien à ces pays. L’Open Sky sera-t-il un mal nécessaire pour le secteur aérien malgache ?
R.Edmond