Le changement voulu par le régime en place continue et ce dernier n’y va pas de main morte. La valse des limogeages et des nominations continue et elle s’amplifie. Les responsables dans les ministères ont été changés et les nouveaux arrivés sont assujettis, eux aussi, à une obligation de résultat. La population, elle, se préoccupe plutôt de son quotidien et continue sa lutte pour la survie. Les problèmes de la Jirama ne sont pas tous résolus et des incidents comme celui d’Antalaha peuvent survenir à tout moment. La descente du Premier ministre sur place a eu le don de calmer les esprits. Le processus électoral entamé l’année dernière continue. Les candidats aux élections législatives sont connus et ils vont pouvoir aborder l’étape suivante en toute sérénité. On ne peut pas encore deviner la configuration de la future Assemblée nationale, car les indépendants sont les plus nombreux à se lancer dans la course à la députation. Les sujets qui seront abordés lors de la campagne électorale sont divers, mais le thème de la sécurité sera certainement le plus débattu. Les responsables en charge du problème ont mis en place un vaste plan de sécurisation. Le système commence à être opérationnel, mais on ne pourra juger de son efficacité que dans quelques mois. Le développement du pays ne pourra se faire que si toutes les énergies se mobilisent, mais on constate un certain attentisme dans divers secteurs. Cela fait deux mois que le nouveau régime est en place et sa volonté de maintenir son cap fixé n’est pas compris de tout le monde.
Sur le plan international, c’est la catastrophe humanitaire provoquée par le cyclone IDAI sur la côte Est du continent africain qui a marqué les esprits. Des centaines de morts, des dizaines de milliers de sinistrés et des contrées dévastées après le passage d’IDAI ont suscité l’émoi de la communauté internationale. Le Mozambique a été le plus durement touché et son gouvernement a lancé un appel de détresse, relayé par l’ONU. Le Zimbabwe et le Malawi ont eux aussi subi de dégâts, mais moins importants que leurs voisins. Madagascar l’a échappé belle, mais le pays reste toujours sur le qui-vive car la saison cyclonique n’est pas terminée. Des systèmes dépressionnaires sont constamment en formation, mais ils ne sont pas pour le moment menaçants.
La Nouvelle Zélande est en train de se remettre tout doucement du drame de l’attentat raciste de la semaine dernière. Tout le pays se retrouve soudé dans la douleur et ne comprend pas le geste de ce suprémaciste blanc qui a tiré sur les fidèles d’une mosquée. Les Néozélandais sont des gens tolérants et prônent le « vivre ensemble ». Des leçons vont être tirées par le gouvernement.
La France s’apprête à vivre un nouveau rassemblement de gilets jaunes aujourd’hui. Ce sera un week-end sous très haute tension car après les scènes de pillages et de saccages de samedi dernier, les autorités ont décodé de ne tolérer aucun débordement. Les mots d’ordre sont « zéro impunité » pour les casseurs. L’armée a été appelée à la rescousse et déchargera les forces de l’ordre de certaines tâches comme la garde des bâtiments. Les policiers et les gendarmes se consacreront à la prévention des actes de violence et feront respecter les interdictions de manifestation ordonnées par les préfets.
Le régime ne dévie pas de son cap malgré les difficultés qu’il rencontre. La gestion des affaires de l’Etat est beaucoup plus difficile que prévu, mais il devait s’attendre à un parcours parsemé d’embûches. Le jugement de son action se fera sur le long terme
Patrice RABE