A un peu plus de huit mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’atmosphère politique n’est pas apaisée. Le régime a pourtant placé cette célébration du 29 Mars sous le signe de l’unité nationale. Hier, toutes les cérémonies ont donné cette impression. Mais cette belle impression semble être mise à mal par l’interdiction de la cérémonie organisée par les membres du MAPAR à Mahajanga.
Un refus suscitant l’incompréhension
L’atmosphère de la célébration des événements de 1947 devait être empreinte de recueillement. Le régime a tout fait pour qu’il en soit ainsi. Néanmoins, ce furent surtout des cérémonies protocolaires sans véritable engouement populaire. C’est dans ce contexte que les partisans du principal adversaire du pouvoir ont organisé leur rassemblement à Mahajanga. L’autorisation accordée a été annulée par le préfet, et suscite l’incompréhension et la colère des organisateurs. Les autorités locales affirment avoir pris cette décision pour empêcher des troubles. Elles sont donc prêtes à recourir à la force pour empêcher la tenue de cette « fête » comme l’appellent le maire MAPAR de la ville et ses collaborateurs. Mais, la venue sur place d’Andry Rajoelina et de nombreux invités explique ce refus. Le raz de marée humain qui a eu lieu lors du déplacement de l’ancien président de la transition, a été ressenti douloureusement par le régime qui ne veut pas voir se renouveler le même scénario. Cette attitude du pouvoir ne le grandit pas et va certainement le desservir. Même ceux qui ne se sentent pas concernés par cette manifestation éprouvent un sentiment d’agacement devant cet abus de pouvoir. Cela ne reflète pas du tout cette unité nationale prônée hier par le chef de l’Etat et son entourage. On a l’impression d’avoir une équipe de mauvais joueurs décidés à empêcher l’expression populaire. Le maire de la ville a déposé un recours devant le tribunal administratif et attend le verdict de la cour ce jour. Quel qu’il soit, un pas aura été franchi. Il aura montré que le régime est prêt à se dresser contre ses adversaires.
Patrice RABE