C’est vers le front russo-ukrainien que nous portons notre attention en cette fin de semaine. Certes, le conflit oppose la fédération de Russie et l’Ukraine, mais il prend beaucoup plus l’aspect d’un affrontement entre l’Est et l’Ouest, entre la Russie de Vladimir Poutine et les pays occidentaux, avec les Etats-Unis en chef de file. Aucun analyste ne se hasarde à dire avec certitude quelle est l’évolution de la situation depuis le gel des positions aux frontières des territoires conquis par l’armée russe. La destruction du barrage de Kakhovka, dans la région de Kherson, a peut-être changé la donne et permis de dévoiler, en partie, la stratégie ukrainienne de reconquête.
Une contre-offensive peut être déjà lancée
La contre-offensive ukrainienne est annoncée depuis un certain temps, mais les observateurs ne savent pas quelle forme elle a prise. Aucune information n’a filtré du côté de l’état major. Les journalistes, spécialisés en stratégie militaire, ne peuvent qu’émettre des hypothèses. Aucun d’entre eux ne se hasarde à dire où sera porté l’effort de l’armée ukrainienne. Les nouvelles des agences de presse portaient sur la préparation intensive des recrues. C’est cette absence d’information qui pousse les commentateurs à se perdre en conjectures. Ils préfèrent se rabattre sur les interventions du chef des milices Wagner, Evgueni Prigogine. La destruction du barrage de Kakhovka a remis en perspective les réalités de ce conflit russo-ukrainien. S’agissait-il d’un sabotage militaire ou du résultat de l’usure du temps ? Les conséquences ont été dramatiques et on peut parler d’une catastrophe autant humaine qu’économique. Ce sont surtout des Ukrainiens qui sont touchés. Néanmoins, les Russes sont, eux aussi, impactés car les territoires qu’ils ont conquis sont inondés. Des deux côtés, on se rejette la responsabilité de la destruction. Certains parlent d’une des phases de la contre-offensive ukrainienne qui a bel et bien été lancée. La situation géopolitique est certainement en train d’évoluer et on en saura beaucoup plus dans les semaines à venir.
Patrice RABE