La date du 10 août est restée et demeurée celle du recueillement. Plusieurs dizaines de personnes de la « marche de la liberté » ont péri ce jour-là en 1991 sous les balles et les grenades de la garde présidentielle sur la route menant vers le palais d’Iavoloha, du temps du président de la République, l’Amiral Didier Ratsiraka. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants des forces vives ainsi que des leaders politiques ont participé à cette longue marche qui a entraîné la chute du régime au pouvoir.
Une date symbolique
24 ans après, le 10 août a été marqué hier par plusieurs manifestations contestataires. Plusieurs syndicats se sont mis hier en grève. Une partie du personnel de la Jirama a suivi les consignes de grève de l’Intersyndical. L’autre partie a travaillé car la plupart des agences de la Jirama dans la capitale ont ouvert leurs portes aux clients. Toutefois des quartiers ont subi des délestages importants qui ont duré plusieurs heures aux lourdes conséquences pour les victimes, individus et entreprises. La Jirama est divisée sur les solutions à adopter pour sauver la société. Réhabiliter les générateurs en panne depuis des lustres alors que les caisses sont vides et que la société vit de dettes ne satisfait pas tout le monde. On tend par conséquent vers un compromis qui accorde la concession pour vingt ans de la centrale thermique de Mandroseza à Symbion Power dont les propositions sont séduisantes pour sortir de la crise. Le SECES, puissant syndicat des enseignants chercheurs, a commencé hier la grève générale dans toutes les universités de Madagascar. Des négociations avec l’Etat ont déjà eu lieu. Les revendications sont acceptées. Mais le ministère de tutelle et le Trésor public n’ont encore rien alloué au point de justifier la grève des enseignants qui attendent un geste de leur part pour décider une suspension. En attendant, les étudiants se mobilisent pour soutenir les enseignants dans leurs revendications afin d’accélérer la reprise des cours et d’éviter une année blanche. La grève du SECES ne sera pas évidemment sans conséquence sur l’examen du Bac qui débute la semaine prochaine. Enfin, le délai de dix jours accordé aux plaignants pour déposer leurs dossiers de requête auprès du Tribunal Administratif sur les élections communales et municipales a pris fin hier 10 août. Plus d’une centaine de requêtes auraient été déposées dont celles de la candidate du Mapar à Fianarantsoa et du candidat TIM à Toamasina qui protestent contre les fraudes électorales.
Zo Rakotoseheno