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vendredi, avril 19, 2024
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Une frustration de plus en plus évidente

La population malgache est arrivée au bout de cette résignation qui étonne les observateurs étrangers. Elle arrive péniblement à surnager dans l’océan de difficultés qui la submerge. Elle côtoie la misère au quotidien, mais elle reste pour le moment stoïque dans ce décor qui l’entoure. Certains se demandent jusqu’à quand elle gardera cette passivité qui la caractérise. Le pouvoir est plus que jamais conscient de la situation explosive qui commence à régner.

Une frustration de plus en plus évidente

Point n’est besoin d’énumérer tous les maux dont souffre la société malgache. Deux d’entre eux sont cependant évidents, l’augmentation exorbitante du coût de la vie et l’insécurité grandissante. Le pouvoir d’achat des Malgaches s’est réduit comme peau de chagrin depuis ces derniers mois. La montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité n’a pas été compensée par une augmentation des salaires proportionnée. Les mères de famille n’achètent plus le riz au kilo, mais elles se contentent du « kapoaka ». Très souvent, elles ne peuvent offrir qu’un seul repas frugal par jour à leurs enfants. L’huile est rationnée et elle se vend au centilitre. Les fruits, les légumes et la viande sont des produits de luxe pour la majorité de la population. Les conditions de vie difficiles ont favorisé une poussée de l’insécurité que les autorités n’arrivent plus à juguler. Antananarivo est devenue une capitale surpeuplée que l’on peut difficilement gérer. Le pouvoir semble dépassé par la situation actuelle. Il tente d’y remédier en proposant des solutions qui ne sont pas adaptées au contexte. Il y a une véritable crise de confiance qui s’est installée au sein de la population. Cette défiance envers les dirigeants s’exprime de plus en plus ouvertement. Mais elle reste contenue par le système sécuritaire qui est prompt à se déployer au moindre rassemblement. Les frustrations de la population sont néanmoins relayées par les organisations politiques ou par la société civile.

Patrice RABE

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