C’est un week-end de Pentecôte tout à fait bienvenu que les Malgaches vont pouvoir passer cette année. En fait, il s’agira d’une parenthèse dans une vie de difficultés qui n’en finissent pas. Mais cette fois-ci, il faudra quand même subir des délestages imprévisibles. Ces trois jours seront pour les chrétiens, ceux du recueillement, mais aussi ceux d’un repos nécessaire, car les épreuves traversées ces derniers temps ont laissé des traces à leur moral, mais tous les habitants de la Grande île sont logés à la même enseigne et ils vont essayer de se ressourcer en famille, en ville ou à la campagne.
Une Pentecôte sous le Signe des privations
Ce week-end est celui de la trêve. La vie politique trépidante de ces derniers jours n’a épargné aucun de ses acteurs. La précampagne électorale, même si elle n’est pas officiellement lancée, occupe tous les esprits. La refonte des listes électorales ne s’est pas déroulée de la manière la plus efficace à cause du désintérêt de nombreux électeurs. La session ordinaire de l’Assemblée nationale n’a pas retenu l’attention d’une opinion lassée par des jeux politiques qui plombent l’ambiance générale. Pendant ces trois jours, on ne va plus parler de code électoral, on ne va plus interpeller l’exécutif sur les problèmes que connaît le pays. La trêve sera complète si la Jirama la respecte, elle aussi, mais ce que l’on espère, c’est que les coupures d’électricité et d’eau sont les plus courtes possibles. Les lieux de culte accueilleront certainement de nombreux fidèles qui voudront y trouver un réconfort spirituel. Puis, après l’office, ils profiteront pleinement de leurs retrouvailles avec leurs proches. Les Malgaches ne vont pas faire bombance car pour la majorité d’entre eux, le budget familial s’est réduit comme peau de chagrin. Les temps sont durs. La Pentecôte sera sous le signe des privations. C’est maintenant la période des vaches maigres.
Patrice RABE
