
Selon les dires des représentants de l’association des parents des étudiants de l’Université de Mahajanga, les tensions qui agitent cette université depuis plus de deux mois, atteignent leur paroxysme. Ils ont rencontré la presse hier au restaurant « Mon goûter » Andrefan’Ambohijanahary pour crever l’abcès.
Ils ont alors annoncé que cela fait deux semaines qu’ils ont demandé, sans succès, une audience auprès du président actuel de l’Université de Mahajanga, Emmanuel Rakotoarivony. Au centre des débats, les dissensions internes qui agitent la communauté des étudiants «divisée » maintenant en CEE (Conseil exécutif des Etudiants) et BEDUM (Bureau des étudiants de l’Université de Mahajanga. Une scission qui s’est matérialisée en octobre par les affrontements violents entre le CEE et le BEDUM, à l’intérieur du campus, comme dans le quartier de Tsaramandroso ; où des pillages et des incendies ont été mis sur le compte du BEDUM.
70 étudiants. Suite à ces accès de violence, 70 étudiants ont été désignés responsables de ces actes et soumis à un Conseil de Discipline. Comment ? Alors que selon les témoignages des badauds (rapportés en octobre) présents sur les lieux, des individus étrangers au monde universitaire ont profité des circonstances pour se livrer aux pillages et autres. Les questions se posent alors sur les méthodes d’enquête ayant permis d’identifier ces 70 étudiants présumés coupables. Devant se tenir du 5 au 8 décembre dernier, ce CODIS n’a pas encore rendu son verdict. Questionné sur le sujet par l’association des parents des étudiants du BEDUM, le préfet de la Cité des Fleurs, Fitiavana Lahiniaina Ravelomahay a joué la carte de l’apaisement. Effectivement, en tant qu’intermédiaire entre les parents, les étudiants et le président, il est tenu d’arrondir les angles et de maintenir la paix en période de fête. Le verdict de ce conseil est ainsi attendu pour janvier, en principe.
CEE vs BEDUM. Les faits sont là. Plus de 2/3 de ces étudiants viennent de la région Sofia. Les régions DIANA (Diégo, Ambilobe, Nosy-Be, Ambanja), SAVA (Sambava, Andapa, Vohémar, Antalaha) et le Vakinankaratra se partagent le reste du quota. Pourquoi parler de cela, alors qu’a priori les considérations ethniques devraient être dépassées ? Justement, les parents des étudiants du BEDUM, redoutent- précisons qu’il s’agit de perception personnelle et non d’affirmation- que des considérations ethniques soient employées afin de manipuler et diviser les étudiants de l’Université de Mahajanga. En effet, le CEE opposé au BEDUM regroupe des étudiants majoritairement issus des Hautes-Terres centrales (à part Vakinankaratra). Le CEE semble avoir le soutien de l’Université de Mahajanga selon les dires de nos interlocuteurs. En effet, le 11 octobre, le préfet de la ville Fitiavana Lahiniaina Ravelomahay, a interdit toute manifestation au sujet des troubles agitant l’université. Le lendemain pourtant, le président de l’université de Mahajanga a permis aux étudiants regroupés au sein du CEE de se réunir. Coïncidence ou connivence… Le débat est ouvert.
Luz R.R