La mort de la sexagénaire dont les marchandises ont été saisies par les agents de la police municipale faisant dégager les trottoirs de la capitale a failli provoquer une émeute. Nul ne sait où aurait pu conduire l’indignation de toute cette foule en colère si des agitateurs l’avaient mise à profit pour provoquer des troubles.
Urgence de la CUA : calmer les esprits
Il n’est pas facile d’assainir une capitale qui a besoin de retrouver son lustre d’antan. L’équipe qui entoure Mme le maire d’Antananarivo l’apprend tous les jours à ses dépens. Son objectif est pourtant louable, mais elle se heurte à la résistance opiniâtre de tous ceux qui se sont complus dans l’indiscipline et dans le laisser-aller. Il est certain que le personnel de la commune chargé de mener cet assainissement nécessaire n’a aucun état d’âme et utilise parfois des méthodes rudes pour évacuer les récalcitrants. Hier, elles ont failli mettre le feu aux poudres. La dépouille de la malheureuse qui avait été entreposée à la morgue de Befelatanana a été réclamée par la foule en colère et il a fallu toute l’habileté des responsables, faisant sortir le corps par une porte dérobée et le dirigeant vers un autre hôpital pour empêcher l’émeute. Cette réaction de la population est symptomatique de l’état d’exaspération où elle se trouve en ce moment. Les sources de mécontentement sont nombreuses : la vie chère, les délestages intempestifs ou l’insécurité généralisée mettent les nerfs à rude épreuve. L’équipe de la CUA a donné sa version des faits et a affirmé que ses agents n’avaient en aucune manière violenté la vieille dame. Elle attend avec sérénité les conclusions de l’autopsie qui va avoir lieu. Elle parle d’une mort provoquée par une forte émotion. Il est peut-être temps de calmer les esprits. A la CUA, de faire un geste d’apaisement et de tempérer l’ardeur de ses agents qui ne font pas preuve de délicatesse quand ils agissent.
Patrice RABE