
L’Exécutif estime que cela est contradictoire à toutes les initiatives prises par l’Etat malagasy dans le cadre de la lutte contre la pandémie.
Madagascar ne fera pas partie des 172 pays et territoires qui participeront au Mécanisme COVAX. Une initiative mondiale qui consiste à collaborer avec les fabricants de vaccins contre la Covid-19 pour garantir aux pays du monde entier un accès équitable à des vaccins sûrs et efficaces, une fois qu’ils seront homologués et approuvés. En effet, selon un membre du gouvernement, le sujet a été évoqué lors du Conseil des ministres qui s’est déroulé hier au Palais d’État d’Iavoloha. Au vu de la tournure des débats, l’on peut affirmer que la Grande-île ne passera pas de commandes de doses de vaccin contre le coronavirus. Cela ne fait pas partie des priorités du moment, vu les difficultés auxquelles l’Etat fait face actuellement, avec notamment le “kere” dans le Sud et tous les problèmes socio-économiques engendrés par la période post-covid . Cela est contradictoire à toutes les initiatives et démarches déjà entamées par les autorités malgaches dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19, estime-t-on du côté de l’Exécutif. Une allusion certainement à l’ouverture de l’usine Pharmalagasy et la découverte des différents remèdes et médicaments que les chercheurs malagasy ont trouvé pour faire face à la pandémie, entre autres, le Covid-Organics, le CVO Plus et le CVO+gélule. Le régime souhaite donc rester fidèle à ses engagements et activités. Une décision plutôt logique car commander des vaccins alors que le pays a déjà annoncé avoir réussi à vaincre la Covid-19 par les moyens locaux et les découvertes locales, serait politiquement incorrecte. D’autant plus qu’actuellement, et ce, contrairement aux autres pays européens qui enregistrent encore plusieurs milliers de cas confirmés par jour, le bilan est plutôt positif pour Madagascar. Selon notre source, les ministres concernés auraient reçu une instruction claire afin de préparer des réponses diplomatiques pour rejeter tout lobbying et/ou pression internationale liés à d’éventuelles offres ou commandes de vaccins contre le coronavirus.
Désaveu. A l’allure où vont les choses, le risque d’un nouveau bras de fer entre l’Etat malagasy et l’Organisation Mondiale de la Santé n’est pas à écarter. En pleine période de pandémie mondiale, une friction a déjà eu lieu à cause de la découverte du Covid-Organics par l’Institut Malgache des Recherches Appliquées (IMRA). Il convient de rappeler, en effet, que le Mécanisme COVAX est coordonné par l’Alliance Gavi, en collaboration avec l’OMS. D’après les informations, 92 pays et territoires à revenu faible ou intermédiaire remplissent les conditions pour bénéficier du système de garantie de marché (AMC) du COVAX. Madagascar figurerait parmi ces pays. Force est d’ailleurs de noter que durant son passage à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandranto a annoncé devant les députés que la Grande-île commandera le vaccin contre la COVID-19. Une rubrique y afférente est même inscrite dans la Loi de Finances initiale 2021. Les débats du Conseil des ministres d’hier se présentent, en quelque sorte, comme un désaveu à l’endroit du Grand argentier.
Réticents. Vu les problèmes socio-économiques post-COVID, l’Etat malgache, classé par l’OMS parmi les pays à revenu faible, ne pourrait pas se permettre de commander des vaccins anti-covid. L’Exécutif encourage plutôt le renforcement des gestes barrières et des mesures sanitaires, et choisit de faire confiance aux résultats des recherches réussies par nos chercheurs. Nul n’ignore d’ailleurs que les Malagasy ont toujours été réticents quand il s’agit de vaccins. Les contestations et les débats autour du vaccin contre la poliomyélite en est un exemple concret. On sait aussi que même en Europe et dans les pays développés, convaincre la population à se faire vacciner contre la Covid-19 n’est pas une mince affaire. En France par exemple, un Français sur trois seulement accepte le vaccin.
Davis R