
On est face à l’augmentation du nombre des séropositifs suivis de près, depuis 2009.
Madagascar est encore aux estimations scientifiques quant à l’identification du nombre des séropositifs au VIH/Sida. Et c’est environ 44 000 nouveaux cas actuellement, selon le Dr Mosa Milasoa, directeur de la Lutte contre les IST/Sida auprès du MSP. Mais il précise: « En réalité, notre département n’a pu recenser que 1828 séropositifs suivis de près. Et c’est seulement 1234 d’entre eux qui bénéficient d’un traitement en ARV ou antirétroviraux ». Le sida existe bel et bien dans notre pays et la situation est non moins alarmante, bien que jusqu’ici, le taux de prévalence de la maladie soit encore estimé à 0,4% pour la population globale. Là encore, quelques précisions s’imposent. « Cette maladie incurable est plus présente chez les populations spécifiques, dont les prévalences respectives sont: 14,8% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, 7,1% pour les consommateurs de drogues injectables et 1,5% chez les professionnels du sexe », poursuit le Dr. Mosa M. Les rapports sexuels non protégés figurent parmi les premières causes de la transmission rapide du Sida, surtout face au manque de sensibilisation.
Abstinence et fidélité. Que faire alors? Abstinence, fidélité, ou à la limite se protéger! Ce sont là les mots d’ordre des acteurs de lutte contre le VIH/Sida. Mais cette expression «se protéger» a tendance à encourager bon nombre de gens, en particulier les jeunes, à ne plus se séparer des préservatifs. «C’est comme dire: avoir beaucoup de rapports sexuels avec de nombreux partenaires est permis à condition de bien se protéger», se désole un homme d’église. Or, faut-il rappeler que l’utilisation des capotes est encore bannie par les églises chrétiennes? Pour ces dernières, il serait toujours mieux d’opter pour l’abstinence et la fidélité. Et depuis quelques années, Madagascar s’est permis d’intégrer un nouveau vocabulaire dans cette lutte acharnée contre le Sida: le dépistage. «Il faut oser se faire dépister», lancent les médecins bien que dans le pays, les estimations indiquent entre 250 à 300 milles dépistages par an au niveau des centres de santé équipés à cet effet. «C’est encore très peu. Les causes sont liées, entre autres, au manque d’informations, de matériels et de personnel pour les dépistages», rajoute le Dr Mosa M. Cependant, à titre de rappel, le dépistage et le traitement du Sida sont gratuits dans notre pays, comme le stipule la Loi 2005 – 040.
Du 26 au 28 septembre. Quoi qu’il en soit, Madagascar à travers le Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida (SE/CNLS) effectue des progrès afin d’éliminer la maladie d’ici à 2030, comme dans les autres pays du monde. C’est dans cette optique que le XVe Colloque VIH et Hépatites de l’Océan Indien va se tenir cette année dans la Grande Ile, plus précisément à l’Hôtel Paon d’Or Antanetibe Ivato, du 26 au 28 septembre prochain. Les cinq Etats membres de la Commission de l’Océan Indien (COI) seront présents à cet événement d’envergure, à savoir: les Comores, les Seychelles, La-Réunion, Maurice et bien sûr, Madagascar. Points marquants: venue en masse des experts internationaux sur la lutte contre le Sida et l’hépatite. « L’objectif est de faire en sorte qu’à l’issue de cet événement, au moins 90% de personnes atteintes du Sida dans les estimations évoquées à Madagascar soient connues et traitées. Puis, renfoncer l’accès aux services de prévention, de soins et de soutien dans l’Océan Indien », confie le Dr Harivelo Andrianiaina, SE/CNLS.
Arnaud R.