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lundi, juin 17, 2024
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Violences basées sur le genre : 30% des femmes malgaches victimes

45% des femmes malgaches trouvent que les violences qu’elles subissent sont normales.

La Journée internationale contre les violences faites aux femmes a été mondialement célébrée hier. A Madagascar, l’état des faits est alarmant, 30% soit un tiers des femmes malgaches subit des violences psychologiques et/ou physiques.

Bien qu’inquiétante, la situation semble vécue plus ou moins « stoïquement », par les concernées et les concernés, aussi bien que par les acteurs figurant à un niveau supérieur. Mais les données chiffrées livrées par l’UNFPA ne s’arrêtent pas là. Il a été également rapporté que parmi ces 30% de femmes malgaches victimes de violence basée sur le (leur) genre, 60% n’ont jamais tenté aucune voie pour trouver de l’assistance. Une tendance qui s’explique, selon un sociologue, par les us et coutumes relatifs au mariage préconisant « qu’on ne lave pas son linge sale en public » / autrement dit en malgache « Ny tokantrano tsy ahahaka ». Et dans 80% des cas, cela vaut pour toutes les classes sociales, aisées, bourgeoises, moyennes, ou vulnérables. Il est en effet tentant de croire que les VBG perpétrées sur les femmes sont l’apanage des classes sociales modestes, voire en difficulté. Bien au contraire, ces VBG peuvent être encore plus graves et intenses dans les milieux aisés, mais camouflées, ou « gérées » justement pour des convenances sociales.

Assistance et recours. La plupart des victimes choisissent alors de prendre sur elles en se murant dans le silence, pour « sauver l’honneur »… Cependant, elles oublient que cela peut se faire au détriment de leur vie. Dans les pays occidentaux, où de tels cas existent également, un tel agissement est considéré comme de la complicité. A Madagascar, vu la compréhension des soubassements culturels encore marqués par la phallocratie (autant du point de vue des religions que des us et coutumes) cela a trait plutôt à la peur, des préjugés, de la réputation, etc. Ce qui au final, fait que la femme soit doublement « victime ». D’autant plus que 45% des femmes les considèrent comme normales. Les psychologues avancent quant à eux que le principal danger avec les VBG, c’est justement la possibilité permanente de récidive, si aucune action n’est menée. Ce qui fait que les femmes sont constamment exposées au danger si tous les paramètres de la situation initiale restent les-mêmes. Voilà pourquoi, il faut agir et vite. Cependant, il est quand même arrivé des cas où « tout s’est arrangé », mais cela reste rare et si on se trouve du mauvais côté de la barre, la situation peut se solder par la mort. Par ailleurs, il a été également rapporté que seules 10% des femmes sont prises en charge et parmi ces 10%, seuls 5% des cas finissent devant la Justice. Et encore parmi ce petit pourcentage, les cas peuvent se retourner contre les plaignantes. Pour cause, la méconnaissance de leurs droits et les subtilités des lois qui régissent ces cas sur le territoire malgache pour celles-ci de leurs droits,, ou encore des suspicions de corruption.

Campagne. Pour cette édition 2018, les Nations unies et leurs partenaires, ont lancé globalement, la campagne « entendez-moi aussi » (traduction libre de hear me too). Il s’agit de donner l’occasion aux concernées de mettre des mots sur leurs maux, avec une visée salvatrice certes, mais aussi pour interpeller et réveiller des consciences. Toutefois terminologiquement, être entendue ne veut pas forcément dire, être écoutée. C’est la raison pour laquelle, il faut inclure dans le processus de changement voulu, des acteurs autres que les femmes, ie : les hommes. Notamment par une prise en charge psychologique voire psychiatrique des auteurs de violences, car ceux-ci cognent en raison de souffrances intérieures, refoulées, vécues généralement durant l’enfance. Si aucun travail sur soi n’est entamé, ceux-ci continueront à « cogner » indéfiniment. Or, s’ils comprennent et intériorisent que la Femme ne devrait être ni l’objet ni la raison de leur mal-être, qu’une violence faite aux femmes est une offense faite à l’humanité, au sens large du terme ; des changements positifs peuvent se produire. Ils seront plus à même de mieux respecter leur femme, la mère de leurs enfants, leur(s) fille(s), leur mère et leur sœur. Ils pourront inculquer cela à leur fils, qui plus tard deviendra un homme, un ami, un amant, un mari, un père, un frère, un fils respectueux, l’humanité s’en retrouverait mieux. Après tout, les femmes font « juste » la moitié des milliards d’êtres humains qui peuplent la terre.

Luz Razafimbelo

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