Le calme semble regagner la capitale du Betsileo mais pour les observateurs, c’est un calme inquiétant. L’enquête avance à petit pas auprès de la section des recherches criminelles et de source proche de cette branche de la gendarmerie, les auditions concernent pour le moment quelques membres du personnel de la station audiovisuelle Viva.
Sur le qui-vive. Certains politiciens affirment dans les médias que quelques-uns des auteurs du saccage ne seraient autres que des membres des Forces de l’ordre. Les employés de Viva Fianarantsoa restent sur le qui-vive après ce vandalisme sur leur lieu de travail. La Directrice de la station a annoncé que l’un de ses journalistes a été contraint de s’enfuir de la ville. De sources autorisées, il s’agit de Ralava (pseudonyme), un chroniqueur politique qui anime l’émission télévisuelle dénommée « Lapa ». « Nous avons décidé de prendre cette disposition après plusieurs menaces de mort à son encontre. Il faut dire que peu de temps avant le saccage de notre studio, il en avait encore reçues » nous a expliqué la Directrice de Viva.
Vérification systématique. Sur place, la vie reprend son cours normal. Les Forces de l’ordre sillonnent la ville de Fianarantsoa, notamment les quartiers populeux comme les marchés et l’entrée de la ville. Un important dispositif policier se constate dans la ville. La police procède à une vérification systématique des papiers des voitures et certains conducteurs ont constaté d’eux-mêmes qu’il a fallu trois contrôles d’usage depuis l’entrée de Fianar jusqu’au centre ville. Des éléments de la Force spécialisée de la capitale sont aussi présents sur place pour venir en renfort de leurs collègues. Sur la RN 7, les usagers ont croisé quatre camions militaires transportant des éléments mixtes prenant une direction vers le Sud et ce sont logiquement des renforts pour la ville de Fianarantsoa. Interviewé sur ce point, le responsable de la gendarmerie locale se dit n’être avisé ni de la venue ni de l’arrivée de ces éléments. Outre cela, le Chef de la Région Haute Matsiatra est sur place assurant son travail quotidien, contrairement à la folle rumeur, qu’il s’était évadé vers une île voisine. Auprès du tribunal administratif, les requêtes concernant les anomalies électorales ont atteint la barre de 200, a-t-on appris de sources sûres. Du résultat de l’enquête de la brigade des recherches de la gendarmerie en passant par l’éventuelle décision de la Cour d’appel concernant l’affaire Pety Rakotoniaina, et aussi les verdicts du tribunal administratif concernant les résultats électoraux, la capitale du Betsileo est tout simplement sur une corde raide, très raide.
D.R