SODIAT Aviation sort de son silence par rapport au vol du 11 octobre 2025 à destination de l’île Maurice et au bord duquel se trouvaient, rappelons-le, Mamy Ravatomanga et d’autres personnes. Dans un communiqué, publié avant-hier, le groupe SODIAT Aviation apporte des clarifications pour « éclaircir les éventuelles zones d’ombre et ainsi rétablir la vérité ». Un vol qui a été opéré dans un contexte politique tendu, avec ce que cela supposait de pression. D’après ce communiqué, la demande de clearance de ce vol a été déjà déposée auprès de la CCA mauricienne comme étant un private flight non rémunéré. « Étant donné le contexte et l’urgence que cela impliquait, à leur arrivée sur le tarmac et après les procédures opérationnelles habituelles, les passagers ont tout de suite embarqué dans l’avion avec le pilote CDB et son co-pilote en attendant la réponse à la demande de clearance déposée auprès de la CAA mauricienne ». Une attente a apparemment abouti à un départ précipité. « Lors de cette attente dans l’avion, des éléments armés sont apparus sur le tarmac et les pilotes et les passagers les ont bien vus. Pour des raisons évidentes de sécurité des passagers et de l’avion à ce moment précis, le CDB a pris la décision de rouler vers la piste d’envol malgré l’absence de clearance et d’autorisation de la tour de contrôle de FMMI, il a néanmoins pris la peine d’en informer la tour de contrôle et de décoller dans la foulée ». Durant le vol, l’équipage est resté en contact permanent avec les tours de contrôle de son trajet, indique le communiqué de SODIAT Aviation qui précise que la CAA Maurice a finalement délivré la clearance, à 22 heures 32 temps universel, ce qui a permis à l’avion de continuer son vol vers SSR International Airport en toute sécurité.
Recueillis par R.Edmond.






Du grand bobard !
Port-Louis. Ce qui n’était au départ qu’une succession de communication est devenue, en quelques jours, une affaire d’État. L’audition de Mamy Ravatomanga, alias « Mamy le mafieux » selon la presse mauricienne, par la Financial Crimes Commission (FCC), fait trembler non seulement les sphères politiques de l’île Maurice, mais aussi celles de Madagascar, d’où l’homme d’affaires tire une partie de sa fortune et de son influence. Démissions, révélations explosives, arrestations en cascade, tentatives de corruption : la FCC semble avoir ouvert la boîte de Pandore. Des fonctionnaires auraient été soudoyés pour étouffer certaines preuves, tandis que des documents bancaires compromettants circuleraient déjà entre les mains des enquêteurs. Son audition se déroule sous haute tension. Ce lundi matin, les caméras du monde entier ont les yeux rivés sur la FCC. L’audition de Ravatomanga, considéré comme l’un des hommes les plus puissants de la région, s’ouvre dans une atmosphère électrique. Les enquêteurs s’intéressent à un réseau complexe de sociétés-écrans, d’import-export, et de flux financiers transitant entre Madagascar, Dubaï et Port-Louis. « Cette première étape n’est qu’un avant-goût d’une longue bataille judiciaire », confie une source proche du dossier. La FCC aurait mis la main sur des preuves solides de blanchiment d’argent et de financement occulte. Face à l’ampleur du scandale, Ravatomanga et ses avocats misent sur une stratégie classique : crier au complot politique. L’homme d’affaires chercherait à se présenter comme une victime d’une chasse aux sorcières orchestrée par des rivaux économiques et politiques. Mais la ligne de défense s’effrite face aux documents bancaires et aux témoignages de ses anciens collaborateurs. Son entourage immédiat, aurait déjà quitté discrètement le territoire pour « raisons de santé », direction les plages dorées d’Arabie. Cette affaire est une grande opportunité pour l’Ile Maurice qui veut laver son image. Pour le gouvernement mauricien, le cas de Mamy tombe à point nommé. Accusée depuis des décennies d’être un paradis fiscal où circulent librement les capitaux douteux, l’île tente de se refaire une virginité morale. En s’attaquant à une figure aussi emblématique que Ravatomanga, les autorités veulent prouver que la lutte contre la corruption et le blanchiment n’est plus un simple slogan, mais une volonté politique ferme. « C’est un signal fort », commente un observateur politique. « Maurice veut montrer qu’elle n’est pas seulement une plaque tournante de l’argent sale, mais une démocratie capable de rendre des comptes « . Et Madagascar dans tout cela ? L’affaire Ravatomanga résonne comme un avertissement de l’autre côté du canal de Mozambique. Car si Maurice démontre une volonté politique claire de nettoyer ses écuries, Madagascar, elle, reste engluée dans une justice politisée et sélective. Cette grande leçon mauricienne doit inspirer la refondation judiciaire malgache : sans volonté réelle de transparence, la lutte contre la corruption restera un vœu pieux. En définitive, l’affaire Ravatomanga dépasse les frontières et les individus. Elle symbolise la confrontation entre deux mondes : celui des puissants qui se croyaient intouchables, et celui d’une nouvelle ère de reddition de comptes.
Et pendant que les projecteurs s’allument à Port-Louis, quelque part sous les cocotiers d’Arabie, la famille de son acolyte de toujours et de quelques ombres des anciens empires d’argent commencent à trembler.
Il me semble qu’ il y a une incohérence dans cette déclaration, parce que cet avion a voulu d’ abord atterrir à l’ île de la Réunion, mais il a été refusé. C’ est seulement après ce refus qu’ il est parti à l’ île Maurice.